Les récents « scandales » judiciaires impliquant des membres éminents du Parti de l'Authenticité et de la Modernité (PAM), ont placé la formation politique ainsi que son secrétaire général, Abdellatif Ouahbi, dans une situation délicate. Malgré cela, certaines sources internes du Tracteur estiment que ni Ouahbi ni ses prédécesseurs ne peuvent être tenus pour responsables des affaires judiciaires touchant certains membres. Ils soutiennent que ces affaires relèvent de présumés actes criminels commis par des individus spécifiques, constituant ainsi des problèmes pénaux plutôt que partisans. Le point. Le PAM a récemment été secoué par une série de « scandales criminels » touchant des membres éminents, allant du détournement de fonds publics à la corruption, en passant par le faux et usage de faux et le trafic international de drogue. Ces « faits graves » ont mis le secrétaire général du PAM dans une position difficile, le poussant à limiter ses interventions publiques et ses sorties médiatiques habituelles. Des informations ont même circulé selon lesquelles Abdellatif Ouahbi aurait déposé sa démission de son poste de secrétaire général du PAM, mais la présidente du Conseil national, Fatim Zahra Mansouri, ainsi que le président de la Région de Marrakech, Samir Goudar, auraient refusé cette démission en raison de l'approche du 5e Congrès national du parti. La question qui se pose alors est de savoir pourquoi Abdellatif Ouahbi est l'objet d'une telle chasse aux sorcières, alors qu'il n'est pas directement responsable des agissements individuels des membres de son parti ? La réponse semble se trouver dans les agissements de Ouahbi lui-même, qui outre sa casquette partisane, est également ministre de la Justice. En effet, depuis sa prise de fonction en tant que ministre, Ouahbi aurait adopté une attitude qualifiée de « d'arrogante« . Des incidents tels qu'une vidéo polémique où il affirmait connaître « la couleur des chaussettes de chaque Marocain » ont contribué à son impopularité. De plus, le scandale entourant l'examen des avocats a suscité des critiques, avec des allégations de fraude, de clientélisme et de népotisme, confortées par une liste d'admis comprenant des proches de personnalités influentes au Maroc, dont le propre fils d'Abdellatif Ouahbi. Face à ces accusations le ciblant personnellement, le ministre de la Justice a adopté une attitude qualifiée « d'hautaine« , justifiant la réussite de son fils à l'examen par sa propre richesse et sa capacité à financer son apprentissage à l'étranger. Cette réponse a provoqué l'indignation des candidats recalés, nombreux à avoir fondé leurs espoirs d'amélioration sociale sur la réussite à cet examen du barreau. Un autre incident maladroit de la part d'Ouahbi a eu lieu lors du séisme dans la région d'Al Haouz, quand il avait déclaré, alors qu'il n'est pas habilité à le faire, que le Maroc était prêt à accepter l'aide l'Algérie. Cette déclaration a été interprétée par l'Algérie comme un feu vert pour intervenir, malgré l'absence de coordination préalable avec les autorités marocaines. La maladresse avait longuement alimenté le débat chez le voisin de l'Est qui l'avait montée en épingle pour s'attaquer davantage au Royaume. Le dernier scandale en date concerne les affaires judiciaires impliquant, jusqu'à présent, deux poids lourds du PAM, Said Naciri et Abdenbi Bioui. Bien que ces individus aient rejoint le parti avant la direction d'Ouahbi, en 2009, il n'en demeure pas moins qu'ils ont bénéficié de son soutien en 2021, et la question de savoir s'il était au courant de leurs agissements douteux reste posée, d'autant plus qu'il était leur avocat pendant des années. Le PAM, par le biais de son bureau politique, a réfuté toute implication directe dans les affaires judiciaires, soulignant sa confiance en la justice et son respect de l'indépendance du pouvoir judiciaire. En effet, dans un communiqué publié à l'issue de la réunion du bureau politique du PAM, jeudi soir, le parti s'est engagé à garantir les droits légaux des personnes concernées et à respecter la présomption d'innocence. En prévision du cinquième congrès national du PAM, prévu les 9, 10 et 11 février à Bouznika, des voix au sein du parti suggèrent que l'abstention d'Ouahbi de déposer sa candidature pour briguer un deuxième mandat à la tête du parti serait judicieuse pour préserver la réputation et l'image de la formation. Certains évoquent la possibilité que Fatim-Zahra Mansouri, actuelle maire de Marrakech, puisse être une candidate potentielle à sa succession, mettant en avant son intégrité et sa force en tant qu'ancienne militante du parti. Au-delà des questions internes au PAM, des voix indépendantes se demandent pourquoi Abdellatif Ouahbi n'a pas encore démissionné de son poste de ministre de la Justice, compte tenu de tous les scandales qui ont éclaté et qui lui sont directement liés. Affaire à suivre ...