Dans le contexte du conflit à Gaza, l'escalade militaire en mer Rouge et les menaces persistantes des Houthis, qui contrôlent une partie du Yémen, contre la navigation maritime restent très préoccupantes, a prévenu un haut responsable de l'ONU devant le Conseil de sécurité. « Les Nations Unies continuent de mettre en garde contre les répercussions politiques, sécuritaires, économiques et humanitaires néfastes de l'escalade militaire en mer Rouge et contre le risque d'exacerbation des tensions régionales », a expliqué le Sous-Secrétaire général des Nations Unies Khaled Khiari lors d'une réunion du Conseil consacrée aux derniers développements en mer Rouge. « Les menaces persistantes des Houthis contre la navigation maritime, associées au risque d'une nouvelle escalade militaire, restent très préoccupantes et pourraient potentiellement toucher des millions de personnes au Yémen, dans la région et dans le monde », a-t-il ajouté. Depuis que cette question a été inscrite pour la dernière fois à l'ordre du jour du Conseil de sécurité le 18 décembre, les Houthis ont revendiqué deux attaques à l'aide de missiles navals contre le MSC United le 26 décembre et contre le Maersk Hangzhou le 31 décembre. D'autres attaques houthistes ont également été interceptées, a précisé le haut responsable onusien. Intervention des forces américaines Le 31 décembre, une intervention armée des forces américaines contre les Houthis en réponse à deux appels de détresse du Maersk Hangzhou, un porte-conteneurs battant pavillon de Singapour, aurait fait 10 morts ou disparus selon les Houthis. En conséquence, l'entreprise de transport et de logistique Maersk a de nouveau interrompu les expéditions en mer Rouge jusqu'à nouvel ordre le 2 janvier. Le même jour, la société de transport maritime Hapag-Lloyd a déclaré qu'elle continuerait d'éviter les transits par la mer Rouge et de rediriger les navires autour du cap de Bonne-Espérance jusqu'au 9 janvier en réponse aux récentes attaques. Selon Khiari, ce n'est là qu'un exemple des risques liés à une escalade continue des attaques contre les navires marchands et de leur impact sur les chaînes d'approvisionnement mondiales, en particulier l'augmentation des coûts de fret et l'allongement des délais de livraison. « Nous continuons de partager les préoccupations du Secrétaire général de l'Organisation maritime internationale (OMI) quant à la nécessité de protéger la liberté de navigation maritime, ainsi qu'en ce qui concerne l'impact potentiel des attaques et perturbations actuelles du trafic maritime en mer Rouge et dans les environs sur le commerce international. Nous réaffirmons l'importance d'assurer la sûreté et la sécurité de la navigation maritime dans la région », a-t-il dit. À cet égard, il a appelé également à la libération immédiate du Galaxy Leader et de son équipage, capturés par les Houthis le 19 novembre. « Nous réaffirmons que de tels incidents provenant des zones du Yémen contrôlées par les Houthis doivent cesser. Aucune cause ni grief ne peut justifier la poursuite de ces attaques contre la liberté de navigation », a-t-il ajouté. Apaiser les tensions Concernant la situation globale dans la région, Khiari a encouragé toutes les parties concernées à éviter une nouvelle escalade et à apaiser les tensions et les menaces. « Ceci est essentiel pour que le trafic traversant la mer Rouge puisse revenir à son état normal et que le risque que le Yémen soit entraîné dans une conflagration régionale soit évité », a-t-il précisé. Le Secrétaire général de l'Organisation maritime internationale (OMI), Arsenio Dominguez, a également fait un exposé devant les membres du Conseil de sécurité. Il a dénoncé les attaques des Houthis, qui « ne sont pas acceptables ». « Les navires doivent être autorisés à faire du commerce dans le monde entier sans entrave et conformément au droit international », a-t-il soutenu. Il a noté que les informations récentes reçues par l'OMI montraient que les Houthis ne limitaient pas leurs attaques aux seuls navires liés à Israël. Un nombre important d'entreprises détournent leurs navires autour de l'Afrique du Sud pour réduire leurs risques, ce qui représente en moyenne 10 jours supplémentaires pour les voyages et a un impact négatif sur le commerce international et les coûts de fret, a-t-il souligné. Dominguez a réitéré son appel à la désescalade « pour garantir la sécurité de nos gens de mer, la liberté de navigation et la stabilité des chaînes d'approvisionnement ». L'OMI, a-t-il conclu, continuera de surveiller la situation en collaboration avec les États membres et les partenaires de l'industrie et des marines impliqués dans la garantie de la sécurité en mer. A noter que près de 15% du commerce maritime mondial transite par la mer Rouge, dont 8% du commerce mondial des céréales, 12% du commerce maritime du pétrole et 8 pc du commerce mondial du gaz naturel liquéfié.