A moins d'une semaine de la tenue du forum Arabo-Russe et dont la Ligue des États arabes a officialisé la convocation de la sixième édition à Marrakech, c'est comme par hasard la tumultueuse Algérie qui interpelle. En effet, une fois de plus, l'inconstance et la maladresse diplomatique de la junte d'Alger fait des siennes. A l'Est de l'Eden, après le revers humiliant infligé par la Russie lors de sa tentative désastreuse de rejoindre les BRICS et alors que l'économie algérienne prend de l'eau de partout à ne plus savoir quelle brèche boucher, pour cause de crise, voire de faillite généralisée, on envisage sérieusement de boycotter cet événement diplomatique majeur qu'est, ce sixième Forum de coopération Arabo-Russe, prévu pour le 20 décembre à Marrakech. L'option de la ville ocre marocaine pour abriter un tel évènement, n'est pas fortuite. Le régime absolutiste de l'Algérie en sait des choses pour avoir subi une humiliation, une de plus, serions-nous tentés de dire avec la décision de Moscou de choisir Marrakech comme lieu du Forum de Coopération Russo-Arabe en ce mois de décembre. Cette annonce, faite par le ministre des Affaires Étrangères russe, Sergueï Lavrov, pourrait être interprétée comme une réprimande significative, pour ne pas dire gifle, envers la junte militaire au pouvoir en Algérie. Le choix de Marrakech comme lieu de ce rassemblement ajoute une dimension supplémentaire à l'humiliation persistante infligée au régime algérien. Pour la Russie, cette ville emblématique du Maroc incarne la stabilité, la tolérance et le dynamisme économique, des qualités cruellement absentes dans la situation politique en Algérie. Lors d'une conférence de presse en présence du Secrétaire Général de la Ligue des États Arabes, Ahmed Aboul Gheit, Lavrov avait affirmé avec un sourire narquois : « Nous confirmons aujourd'hui notre volonté commune d'organiser une nouvelle édition du Forum de Coopération Russo-Arabe en décembre, à Marrakech, au Maroc« . En optant pour Marrakech, qui de son histoire riche et son avenir prometteur, apparaît naturellement comme le lieu idéal pour ce rassemblement international, la Russie adressait là, un message clair à la junte militaire d'Alger, à savoir que le monde évolue constamment, et ceux qui ne veulent pas prendre le train en marche resteront à quai. La déclaration de la diplomatie russe, arrivait plutôt en une critique acerbe toute d'allusions envers la situation politique en Algérie. Les préparatifs en cours de ce forum ont été marqués par la participation active de l'Arabie saoudite. Lors de la deuxième réunion de coordination arabe au siège de la Ligue arabe au Caire, le représentant permanent de l'Arabie saoudite, Abdulaziz bin Abdullah al-Matar, a joué un rôle crucial dans les discussions préparatoires, comme indiqué dans un communiqué de presse de la Ligue arabe. Cette réunion préparatoire faisait suite à une consultation entre le Maroc, en sa qualité de président de la Ligue des pays arabes et le secrétariat général de l'organisation. L'objectif étant de discuter des arrangements nécessaires pour la tenue de la sixième session du Forum de coopération arabo-russe au niveau ministériel. La réunion avait, en outre, pour dessein de finaliser les projets des documents prévus pour cette session, à savoir la Déclaration finale et le Plan d'action destiné à la mise en œuvre des principes et objectifs du Forum de coopération arabo-russe pour la période 2024-2026, comme indiqué par la même source. La réunion de coordination, présidée par le représentant permanent par intérim du Maroc auprès de la Ligue arabe, Hicham Ould Sallay, l'ambassadeur de Russie en Égypte, Georgy Borizenko, et le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Khaled ben Mohammed Al-Manzlawi, a réuni des délégués permanents de la Ligue arabe, soulignant ainsi, l'importance accordée à la préparation minutieuse de cet événement diplomatique. Malgré ces préparatifs prometteurs, des incertitudes demeurent sur la participation ou non de l'Algérie au forum. Il est suggéré, à propos, qu'une position de boycott est envisageable en signe de désaccord politique, à la fois avec la Russie pour le refus aux BRICS, avec le Maroc en raison du conflit au Sahara marocain et en raison de la reconnaissance du leadership du Royaume à l'échelle régionale et continentale. Mais si tel est le cas, le régime absolutiste d'Alger, "ô courbette quand tu nous plies", serait alors vu du pire des regards de la part de Moscou. Le Maroc, en tant que pays hôte, continue de jouer un rôle central dans la facilitation des discussions et la promotion de la coopération régionale. Le sixième Forum Arabo-Russe offre une opportunité unique de consolider les relations et de tracer la voie de la coopération future entre les nations arabes et la Russie.