Le Maroc et l'Espagne s'apprêtent à lancer les travaux du projet de la liaison ferroviaire via un tunnel sous-marin semble se concrétiser davantage. Un rêve tant enfoui dans les tiroirs verra le jour prochainement, selon la presse ibérique. Une aspiration ancienne persistante depuis des décennies. L'idée de construire une liaison maritime reliant l4espagne au Maroc est à l'étude depuis plus de quarante ans. Une impulsion récemment ravivée par l'obtention de 2,3 millions d'euros de financements européens et le soutien déterminé des deux pays. La réaffirmation de leur intérêt commun pour ce projet a eu lieu en février dernier lors de la Réunion de Haut Niveau (RAN) à Rabat. L'intérêt initial a été formalisé en 1979, mais l'idée existait depuis la construction du canal de Suez, il y a plus de 150 ans, bien que ce projet soit toujours accueilli avec scepticisme en raison de ses défis techniques et de son coût élevé. En 1980, un an après la déclaration commune d'intentions signée par feu le Roi Hassan II et Juan Carlos Ier, roi d'Espagne de 1975 à 2014, deux entités publiques ont été créées de chaque côté du détroit. La Société nationale d'études du détroit de Gibraltar (SNED) du côté marocain et la Société espagnole d'études pour les communications fixes à travers le détroit de Gibraltar (Secegsa). « Il est d'une importance politique importante que, après quatorze ans, depuis Tanger en octobre 2009, nous donnions une impulsion aux études d'un projet d'une importance géostratégique maximale pour nos pays et pour les relations entre l'Europe et l'Afrique », a déclaré Raquel Sánchez, la ministre espagnole des Transports, des mobilités et des programmes urbains. « C'est pourquoi nous entamons une nouvelle étape dans la relance du projet de liaison maritime à travers le détroit de Gibraltar, dont nous avons commencé le parcours en 1981, avec l'aide de nos deux entreprises, Secegsa et SNED », a précisé Sánchez. Lors de la 43e réunion du Comité hispano-marocain, les deux pays ont convenu d'un plan de travail triennal. Celui-ci comprend notamment l'analyse de la faisabilité de construire une galerie de reconnaissance pour étudier les caractéristiques géomécaniques, avec la possibilité d'une utilisation future pour les télécommunications. Cette année, Secegsa a reçu une allocation budgétaire de 2,3 millions d'euros du Plan de Relance, de Transformation et de Résilience (PRTR). Cependant, ses travaux se concentrent principalement sur l'exploration de la faisabilité d'un canal dédié aux télécommunications et au transport d'énergie. D'autant plus que, comme l'a précisé le ministère espagnol des Transports, l'objet social de la Secegsa se limite à l'exécution d'études, jamais de travaux, réalisés généralement en collaboration avec la SNED. Toute future construction impliquerait un nouvel accord bilatéral avec le Maroc, conformément aux accords internationaux en vigueur.