Le socialiste Pedro Sánchez, a été reconduit jeudi par le Parlement en tant que Premier ministre d'Espagne, lors d'un vote qui lui octroyé 179 voix sur les 176 initialement requises. « La confiance de la Chambre (des députés) a été accordée à Pedro Sánchez », a déclaré sa présidente, Francina Armengol, annonçant l'investiture du leader du parti ouvrier PSOE. Au pouvoir depuis 2018, le chef des socialistes a réussi à se maintenir au pouvoir avec brio, mais cette fois c'est au détriment d'une loi d'amnistie qui divise l'Espagne qu'il a pu retrouver assez de votes de députés d'extrême gauche, dont les indépendantistes de Junts, le parti anciennement responsable de la tentative de sécession de la Catalogne. La loi d'amnistie qu'il a dû concéder aux indépendantistes catalans en échange de leur soutien pour son investiture, n'a pas été du goût des Espagnols, et même dans son camp, des doutes ont été émis pour la popularité du parti aux prochaines élections législatives. Mais c'est surtout la droite qui a été la plus véhémente et a été à l'origine de l'organisation de manifestations monstres dimanche dernier pour dénoncer cet accord. Après deux jours de débats tendus au Parlement, Pedro Sanchez a néanmoins eu les garanties qu'il fallait pour être investi malgré un pari très risqué face à de probables élections anticipées. Le pays a déjà traversé une période assez longue de blocage politique après le scrutin de juillet qui a permis au Parti populaire d'arriver en tête sans pour autant recevoir assez de votes des députés au Parlement pour avoir la confiance. Seul Pedro Sanchez qui a négocié ces dernières semaines en masse avec la gauche, a réussi à former une coalition au sein d'un parlement très divisé. En échange de 7 voix des députés indépendantistes, le chef de file des socialistes a dû concéder le vote d'une prochaine loi d'amnistie qui devrait permettre le retour en Espagne de Carles Puigdemont, le cerveau de la tentative de sécession de 2017. Ce dernier vit en exil en Belgique depuis qu'il fait l'objet de poursuites judiciaires.