Le prince héritier saoudien Mohamed Ben Salmane (MBS) s'est rendu, dimanche 2 décembre au soir, en Algérie après une courte visite en Mauritanie qui s'est déroulée dans le calme. Le prince qui doit rester deux jours en Algérie n'a pas été reçu par le président Abdelaziz Bouteflika qui souffre d'une « grippe aigue ». Embarrassante pour l'Algérie et témoignant d'un manque de considération pour l'opinion publique, cette visite controversée a bien eu lieu et pourrait être écourtée comme l'a été celle en Tunisie. Malgré tout, le prince héritier est bien décidé a récompenser les pays qui l'ont soutenu en leur promettant le développement de contrats juteux pour mettre à niveau leur économie en berne. A cet effet, lors de son séjour, il est accompagné d'une délégation d'hommes d'affaires saoudiens souhaitant investir en Algérie. Voulant concurrencer le Qatar et les Emirats, Ryad dont les investissements ont augmenté de 30% en 2018 en Algérie, va s'atteler à créer des opportunités dans le secteur de la pétrochimie, de l'agriculture et du tourisme. La visite du prince saoudien intervient sans doute également pour calmer les tensions liées à l'affaire Khashoggi (le meurtre d'un journaliste saoudien au sein du consulat saoudien à Istanbul le 2 octobre dernier) et se racheter une conscience auprès des pays arabes l'ayant soutenu dans ses décisions, notamment lorsque l'Arabie Saoudite a voulu isoler le Qatar en proclamant un embargo sur le petit pays du Moyen Orient. Sur le plan pétrolier, « l'Arabie saoudite est un gros producteur de pétrole et l'Algérie a besoin du soutien de Riyad pour maintenir les prix du pétrole à un niveau correct » estime Nasser Djabi, signataire de la pétition contre la visite d'MBS en Algérie. En effet, l'Algérie dépend exclusivement de ses revenus générés par le gaz et le pétrole et, face à Ryad qui est le plus exportateur dans le Monde, une entente doit être trouvée pour ne pas perturber les rentrées d'argent du pays maghrébin. Ayant peur d'une déstabilisation des prix, Alger avait vu d'un mauvais œil dernièrement, l'augmentation de la production de Ryad malgré les quotas imposés par l'OPEP. Cette visite sera donc, une occasion de discuter également de l'équilibre de la production et le maintien des prix du pétrole en prévision de la 5ème réunion ministérielle des pays Opep et non-Opep prévue le 7 décembre à Vienne.