Les six pétromonarchies arabes du Golfe tiennent ce dimanche leur sommet annuel à Ryad dans un climat plus que tendu, marqué par plusieurs crises, notamment le retrait du Qatar de l'OPEP, le meurtre de Jamal Khashoggi, et la guerre au Yémen. Pour ajouter à la crispation, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, n'a pas confirmé sa participation même s'il a été invité officiellement. Objet d'un embargo conduit par Ryad et suivi par les Emirats arabes unis et Bahreïn, le Qatar est accusé de soutenir des groupes islamistes radicaux et de se rapprocher plus de l'Iran de nouveau soumis à des sanctions américaines. Doha qui a toujours réfuté ces allégations, a annoncé sa décision de quitter, en janvier prochain, l'OPEP. Pour le chef de la diplomatie de Bahreïn, cheikh Khaled ben Ahmed Al-Khalifa, ce faisant, « Qatar a brûlé tous les vaisseaux qui lui permettraient de reprendre » pleinement sa place au sein du CCG. La guerre au Yémen verra également son omble planer sur la réunion. En effet, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis sont concernés en premier lieu par ce conflit, étant les piliers de la coalition militaire contre les rebelles Houthis. Encore une alliance d'où Doha s'est retirée. L'autre source de tension est sans doute liée à l'assassinat du journaliste Jamal Khachoggi, liquidé par les services saoudiens au Consulat de son pays à Istanbul. La responsabilité du prince héritier d'Arabie Saoudite, MBS, est évoquée avec insistance dans cette affaire.