La ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a présenté, jeudi, devant le Roi Mohammed VI, les orientations générales du PLF au titre de l'année 2024. Les grandes lignes de ce projet s'articulent autour de quatre principaux axes. Lors d'un Conseil des ministres présidé par le Roi Mohammed VI, la ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah a présenté un exposé sur les grandes lignes du Projet de Loi de Finances (PLF) pour l'année 2024. Elle a rappelé que la préparation de ce PLF intervient dans un contexte marqué par le ralentissement de l'activité économique mondiale, la persistance des tensions géopolitiques et la hausse des pressions inflationnistes et des cours des produits énergétiques, en plus des impacts du douloureux séisme qui a frappé notre pays en septembre dernier. La ministre a mentionné l'enveloppe allouée au programme multidimensionnel de reconstruction pour les victimes du séisme d'Al Haouz, mis en place sur instructions royales, d'un montant estimé à 120 milliards de dirhams sur cinq années et qui concerne 4,2 millions d'habitants. Dans son exposé, Nadia Fettah a expliqué que ce nouveau PLF intervenait dans la continuité des réformes lancées et la mise en œuvre des priorités annoncées dans les Discours Royaux et dans le programme gouvernemental. Les principaux axes du PLF 2024 s'articulent autour de 4 thématiques phares, à savoir: Premièrement, la mise en œuvre du « Programme de reconstruction et de mise à niveau générale des régions sinistrées par le séisme d'Al Haouz » avec l'appui de l'Agence de développement du Haut Atlas, le renforcement des mesures de lutte contre les impacts conjoncturels, en se basant un nombre d'acteurs et donateurs. Une enveloppe supplémentaire sera allouée le dialogue social, la gestion des ressources hydriques qui deviennent une priorité, à travers l'accélération de la mise en œuvre du Programme national pour l'approvisionnement en eau potable et l'irrigation ainsi que le soutien des intrants agricoles en vue d'atténuer l'inflation et soutenir le pouvoir d'achat des citoyens. Deuxièmement: La poursuite de la consolidation des fondements de l'Etat social, et là il s'agira de poursuivre le travail du chantier royal de la protection sociale, à travers la généralisation de l'Assurance Maladie Obligatoire de Base au profit des catégories démunies, la mise en place progressive dès la fin de cette année de l'aide sociale directe, en l'adossant au système de ciblage du Registre Social Unifié, tel que cela a été affirmé par le Roi dans le Discours d'ouverture du Parlement. Ce programme cible 60% des familles marocaines non couvertes actuellement par les régimes de sécurité sociale. Au vu de l'importance de ce grand chantier Royal sociétal, et en concrétisation de la Haute Sollicitude dont Sa Majesté le Roi, que Dieu Le glorifie, entoure les familles nécessiteuses et vulnérables, il est prévu que la valeur de l'aide sociale directe ne soit pas inférieure à 500 dirhams pour chaque famille ciblée, quelle qu'en soit la composition. Ce chantier sociétal sera accompagné par le parachèvement du cadre juridique relatif à la réhabilitation du système national de santé et la poursuite de la réforme du système de l'éducation et de la formation, en tant que l'un des piliers de l'Etat social. La priorité sera également accordée à l'opérationnalisation du nouveau programme d'aide à l'accès au logement. Troisièmement : Une priorité sera donnée aux réformes judiciaires structurelles, notamment avec la réforme du système de la justice, dans le but de consolider l'Etat de Droit et de garantir la sécurité juridique et judiciaire, et la mise en œuvre des hautes instructions royales relatives à la révision du Code de la famille. Par ailleurs, et en applications des directives royales, l'investissement productif sera érigé en levier essentiel pour la relance de l'économie. Il s'agira entre autres de poursuivre l'opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l'investissement et la mise en œuvre de la nouvelle Charte de l'investissement. Quatrièmement : Le renforcement de la soutenabilité des finances publiques sera un objectif notamment à travers la réforme de la loi organique relative à la Loi de Finances, la poursuite du développement des financements innovants, ainsi que la valorisation du portefeuille public et l'amélioration de son rendement et ce, en veillant à la mise en œuvre de la loi-cadre relative à la réforme fiscale et à la gestion maîtrisée et rationnelle des dépenses de fonctionnement de l'administration. Nadia Fettah a également indiqué que le PLF se base sur des hypothèses tablant sur un taux de croissance de 3,7% en 2024 et un déficit budgétaire dans la limite de 4% du PIB.