Le sélectionneur de l'équipe d'Algérie de football, Djamel Belmadi, est au coeur d'une polémique après un geste inapproprié contre le joueur Said Benrahma. Le coach des Verts, connu pour son tempérament colérique, se trouve aujourd'hui dans une position délicate Naguère adulé et respecté pour sa rigueur et tout le travail qu'il a accompli avec l'équipe nationale algérienne, le profil de l'entraineur des Verts ne fait pourtant plus l'unanimité, surtout depuis la non qualification de l'Algérie en Coupe du monde. Celui qui a réussi à mettre des étoiles dans les yeux au peuple algérien se trouve actuellement dans une situation très délicate. Il n'est plus le coach adoré de l'équipe qui avait aidé à remporter la CAN 2019, une coupe qu'il avait promis de remporter. Il a réussi le challenge incroyable de façonner cette équipe algérienne, et lui permettre d'être invincible de 2018 jusqu'au début 2022. Les Verts n'ont perdu aucun des 22 matchs qu'ils ont disputés. Grâce à son parcours sans faute, il était devenu intouchable si bien que le pouvoir algérien avait peur qu'il ne claque la porte sur un coup de colère. Cela a pu se voir en 2021, lorsque le régime algérien s'est débarrassé du patron de la Fédération algérienne de football, Kheireddine Zetchi après qu'il ait voté les nouveaux statuts de la Confédération africaine de Football (CAF) qui ne permettent qu'aux pays reconnus par les Nations Unies d'avoir une équipe nationale et de participer à la CAN. Les dirigeants algériens qui avaient le projet de créer une équipe pour les séparatistes du polisario et les faire jouer contre le Maroc, n'ont pas accepté que l'un de leurs valide ces statuts. Suite à la mise à l'écart de Kheireddine Zetchi, un proche de Belmadi, le coach national algérien menaçait en coulisses de plier bagage. Finalement il a été reçu par le président de la République en personne pour l'empêcher de partir. Le régime algérien supporte contre son gré les paroles sèches et les constats amers du sélectionneur Djamel Belmadi connu pour son franc parler. Le coach des Verts, ne prend pas de pincettes et balance sans détours toutes les anomalies de la Fédération algérienne de football, les dysfonctionnements qui touchent à son travail comme l'état des stades et des pelouses. Djamel Belmadi dit ce qu'il pense et pose les constats comme il les voit, même si ça ne plaît pas. Il jouit d'un statut d'homme intouchable en Algérie grâce à son travail et son efficacité. L'Algérien est issu de la diaspora en France, il a grandi dans un système très différent des règles qui rythment la politique (et tout le reste) en Algérie qui veut que les responsables ne soient pas indépendants et acceptent que les politiques du pays interfèrent dans leurs prérogatives. Mais depuis que l'équipe d'Algérie a commencé à vaciller, sa côte de popularité a commencé à s'effriter. En mars 2022, après une victoire au Cameroun en manche aller du match barrage (1-0), l'Algérie a perdu à domicile (1-2) et ne s'est pas qualifiée au Mondial au Qatar. Refusant d'assumer sa responsabilité, le technicien a préféré accuser l'arbitre gambien Bakary Gassama d'avoir favorisé le Cameroun et a laissé croire que le match pourrait être rejoué. Le caractère irascible et la fébrilité du coach ont commencé à fortement agacer les Algériens, surtout qu'il avait montré à plusieurs reprises du dédain vis-à-vis des journalistes en conférence de presse, ce qui jusqu'ici était toléré. Mais depuis que les caméras l'ont surpris tenant le jour Said Benrahma à la gorge en agrippant le maillot national, c'est une contestation qui s'est répandue comme une onde de choc chez le public algérien. Pire, Djamel Belmadi ne s'est pas excusé après son geste inexcusable et inexplicable. Fidèle à son habitude, le sélectionneur des Fennecs a minimisé les faits qui lui sont reprochés. Mais chez l'opinion publique et la presse algérienne, ce geste était celui de trop. Et pour cause, c'est contre Said Benrahma que Belmadi s'est emporté et pas contre un autre joueur comme Slimani connu pour son fort caractère. Le joueur contestait son remplacement. Benrahma au contraire, est l'un des joueurs les plus sympathiques, gentils, pacifiques et des plus exemplaires qui puissent exister. Son amitié sur le terrain et en dehors du terrain avec le Marocain Nayef Aguerd au sein du club de West Ham, attendrit le cœur des deux peuples qui voient en eux l'exemple de la fraternité maroco-algérienne. Au lieu de s'excuser et de faire son mea culpa, le coach algérien semble tenir tête et cette agressivité pourrait se répercuter sur l'ambiance au sein du vestiaire algérien, ce que redoutent les supporters.