L'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a déclaré qu'une mission d'experts s'est rendue à Marrakech immédiatement après le séisme qui a frappé le Maroc le 8 septembre dernier, dans le but de réaliser une évaluation préliminaire des dommages dans la ville qui a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1985. Dans un communiqué publié sur son site officiel, l'organisation a confirmé que la mission a observé des dommages dans de nombreuses structures. Le minaret de la mosquée Koutoubia s'est presque entièrement effondrée, des fissures importantes sont apparues sur le minaret de la mosquée Koutoubia, de nombreuses maisons ont été détruites dans le vieux quartier juif du Mellah, et les remparts de la vieille ville ont également été affectés par le séisme à plusieurs endroits. L'UNESCO a également signalé que la mission a relevé des fissures sur de nombreux bâtiments du palais Ait Ben Haddou dans la région de Ouarzazate, inscrit sur la liste du patrimoine mondial depuis 1987. Le complexe collectif surplombant le village a subi d'importants dommages. La mosquée Tinmel dans la région de l'Haouz a été entièrement détruite, un site ayant une grande importance dans l'histoire du Maroc et figurant sur la liste préliminaire nationale du patrimoine mondial. L'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture a souligné que cette catastrophe pourrait avoir des répercussions tangibles sur le secteur de l'économie créative, auquel le pays accorde une importance particulière, ainsi que sur les traditions et les connaissances qui constituent le patrimoine immatériel. En ce qui concerne le secteur de l'éducation, l'UNESCO a exprimé sa préoccupation, déclarant : « Le séisme a frappé une région rurale éloignée où près d'un million d'élèves sont inscrits dans des écoles, en plus de 42 000 enseignants. Une évaluation préliminaire menée par les autorités marocaines indique que la catastrophe a entraîné la perte d'au moins sept enseignants, des dommages à plus de 500 établissements éducatifs et 50 écoles internes. Environ 40 municipalités des régions de l'Haouz, de Chichaoua et de Taroudant ont été contraintes de suspendre temporairement les cours. » Dans ce contexte, l'UNESCO a exprimé sa confiance totale envers les professionnels marocains pour atténuer l'impact de l'état d'urgence et prendre les mesures nécessaires, soulignant que le Maroc possède une vaste expérience dans la protection et la réhabilitation du patrimoine, et rappelant que le pays a signé un accord avec l'UNESCO l'année précédente permettant aux pays africains de bénéficier de ses compétences, tout comme pour les politiques éducatives. Aussi, l'UNESCO a annoncé sa disposition à apporter sa contribution selon les besoins, tout en confirmant que son bureau à Rabat était en contact avec les ministères concernés. Par ailleurs, la Directrice générale de l'UNESCO, Audrey Azoulay, avait déjà présenté ses condoléances le lendemain du séisme, samedi 9 septembre, aux familles des disparus et exprimé sa solidarité totale avec le peuple marocain, déclarant que « le Maroc peut compter sur la solidarité de l'UNESCO« . « Dans le cadre de notre mandat, notre organisation peut soutenir les autorités marocaines autant qu'elles le souhaitent, que ce soit en termes d'évaluation des dommages dans les domaines du patrimoine et de l'éducation, de sécurisation des bâtiments ou de préparation à la reconstruction », a-t-elle confié. In fine, l'organisation a souligné dans son communiqué que le Maroc et l'UNESCO ont une longue histoire de coopération et d'amitié, le Maroc participant à de nombreux programmes de l'organisation dans les domaines de la culture, de l'éducation et de la science. Au cours des deux dernières années, le Maroc a accueilli plusieurs conférences internationales de l'UNESCO, dont la dernière en date était la 10e Conférence internationale des géoparcs qui s'est tenue au moment du séisme.