Le Maroc a traversé une période de sécheresse accrue, mettant place aux défis liés à la sécurité alimentaire. Face à cette réalité, la Russie propose de fournir le blé dur, matière première qui entre dans la fabrication du pain et des pâtes, aux Marocains à un « prix raisonnable ». Dans une démarche visant à soutenir l'approvisionnement, le Maroc a étendu son appui à toutes les importations de blé entre juillet et septembre, sans distinction d'origine. Cette initiative vise à encourager les importateurs, suite à une récolte domestique inférieure à la moyenne et à la hausse des prix sur le marché mondial. Le Maroc paye toujours les séquelles de la sécheresse de l'année dernières, l'une des pires depuis des décennies, ce qui a entraîné une chute de 60 % de la production céréalière, qui est passée de 10,4 millions de tonnes en 2021 à seulement 3,3 millions de tonnes. Les stocks commencent à tirer la sonnette d'alarme face à cette pénurie, le blé dur ne durera que deux à trois mois au maximum. Dans ce contexte, Vladimir Baïbakov, l'ambassadeur de Russie à Rabat, a déclaré : « La Russie est prête à fournir du blé au Maroc à un prix raisonnable ». Dans une interview à l'agence de presse russe, l'ambassadeur a annoncé que la Russie et le Maroc s'achètent mutuellement les produits les plus demandés sur leurs marchés. Le charbon et les produits pétroliers représentent une grande partie des importations marocaines, tandis que la Russie achète des agrumes et du poisson . Cela dit, « nous sommes prêts à fournir du blé à un prix raisonnable au Maroc », confirme Vladimir Baibakov. Selon lui, ce partenariat revêt une importance particulière, surtout dans un contexte où les circonstances géopolitiques et les crises énergétiques règnent. Le diplomate russe a salué les relations de son pays avec le Royaume, affirmant que le Maroc fait partie des principaux partenaires commerciaux et économiques de la Russie en Afrique. « En 2022, le Royaume était le troisième pays en termes d'exportations et le quatrième pays en termes d'importations. Après la pandémie sanitaire de Covid-19, le volume des échanges commerciaux entre nos deux pays a de nouveau dépassé les deux milliards de dollars et continue toujours sa hausse », rappelle le diplomate. Il convient de noter que la Russie avait annoncé en juillet dernier sa décision de mettre un terme à l'accord signé avec l'Ukraine, sous la médiation de la Turquie, qui prévoyait l'autorisation du passage des céréales ukrainiennes par bateau vers les marchés internationaux. Une situation qui préoccupe les Marocains. Il importe de rappeler qu'Omar Yacoubi, président de la Fédération Nationale des Négociants en Céréales et Légumineuses (FNCL), avait précédemment révélé à Hespress que le Royaume attendait l'arrivée des cargaisons de céréales dans les prochains jours. « Nous atteindrons 2,5 millions de tonnes à la fin du mois de juin de l'année prochaine ». « Le stock actuel est suffisant pour cinq mois, comme cela avait été annoncé précédemment», rassure le président de la FNCL, notant que « la faiblesse de la production locale, ne couvre absolument pas la demande intérieure, situation qui pousse les importations en provenance de l'étranger », conclut Omar Yacoubi. Un autre facteur qui aggrave cette pénurie est la baisse de la production au Canada. En tant que premier fournisseur mondial de blé dur, le Canada souffre d'une sécheresse qui a affecté ses réserves. Dans le même temps, le marché du blé tendre de mouture est stable, avec un prix maximum de 274 euros /t, alors que le prix du blé dur a atteint 548 euros/t.