Entre 20 et 25 fake news ont été diffusées quotidiennement sur les réseaux sociaux pendant la période du Covid-19. Une conclusion inquiétante d'un rapport publié récemment par le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) au bulletin officiel. Durant la pandémie du Covid-19, le monde a été inondé de fausses informations. Le Maroc n'a pas été épargné par cette « infodémie ». Selon un rapport diffusé par le CESE, entre 20 et 25 fake news circulaient sur les réseaux sociaux. Un phénomène qui a toujours existé mais qui est propulsé par les nouveaux outils de communication. Cette production massive de données numériques a atteint des chiffres astronomiques : environ 2,5 quintillions (1030) d'octets sont créés chaque jour. En effet, avoir recours aux réseaux sociaux pour s'informer est devenu un réflexe inconscient, afin d'accéder aux dernières informations sans restriction et sans contraintes. Cependant, presque toutes les sources disponibles pour la majorité des utilisateurs sont confuses. Infox ou intox, ces fausses nouvelles avait été diffusées sous la forme des contenus écrits, d'enregistrements audio et vidéo, voire de communiqués attribués à des organismes officiels, réitère le rapport du CESE qui se base sur des chiffres fournis par la Direction Générale De la Sureté Nationale (DGSN). La diffusion de fake news tombe sous le coup de la loi, et notamment du Code de la presse et de l'édition qui les sanctionne par des amendes allant de 20.000 à 200.000 dirhams. En cas d'atteinte au moral des armées ou d'incitation à l'insubordination, l'amende peut franchir les 500.000 dirhams. De plus, les résultats de la consultation via la plateforme de participation citoyenne du CESE « Ouchariko » font ressortir que 93% des répondants reçoivent souvent des informations qui semblent non fiables. Ils sont 51% à avoir transmis des informations qu'ils soupçonnent non avérées à leurs contacts (dans la majorité des cas sans en être conscients). La publicité en ligne est devenue un modèle économique largement développé par les plateformes des réseaux sociaux. Toutes ont un objectif ultime commun est d'attirer le maximum d'utilisateurs en leur donnant des espaces d'information et d'interaction dynamiques qui les incitent à se connecter le plus souvent possible. Le buzz est recherché au détriment de l'information crédible. En se basant sur les données du ministère public, le rapport affirme que 226 affaires relatives aux infox avaient été soumises à la justice entre 2019 et fin août 2022, dont 175 affaires liées au trouble à l'ordre public et 9 à l'atteinte au moral des armées. Les tribunaux du Royaume ont également traité 42 affaires concernant l'incitation à la haine et à la ségrégation raciales. Dans ce contexte, le Maroc déploie des efforts colossaux pour freiner cette avalanche d'intox. Le travail continu de la DGSN à travers ses cellules de communication pour vérifier certaines informations publiées sur les réseaux sociaux et publier régulièrement des démentis notamment pour les fake news portant atteinte à la sécurité nationale. Le service « SOS fakenews» de la MAP qui permet aux abonnés de corriger instantanément à travers le réseau de la MAP une fausse donnée les concernant. La rubrique « vrai ou fake » du site SNRT News. Le projet de la HACA de base de données de vérification qui sera intégré à l'application «HacaBridges». Et l'initiative associative « Tahaqaq » composée d'une équipe de volontaires active dans la vérification des faits, pour autant l'absence de business model adapté menace la pérennité de cette initiative. Ces initiatives nationales de fact-checking essayent avec ardeur d'atténuer les effets dévastateurs de ce tourbillon d'intox.