Le Maroc est l'un des pays du continent africain, les plus attractifs pour les entreprises en termes d'intégration dans les Chaînes de valeur mondiales (CVM), a affirmé Achraf Hassan Tarsim, responsable pays de la Banque africaine pour le développement (BAD) pour le Maroc. Stable politiquement, le Maroc bénéficie de nombreuses forces, à commencer par sa position géographique et sa capacité en tant que « plateforme en force » pour le commerce entre l'Europe et l'Afrique subsaharienne, a souligné M. Tarsim, dans une interview publiée mercredi par « Le Matin ». Par ailleurs, le responsable de la BAD a fait état de l'approbation du financement de 33 opérations au Maroc, depuis 2017, dont, quatre dans le secteur privé et 29 relevant du secteur public, pour un montant total cumulé de 3,6 milliards de dollars (MM$). S'agissant du nouveau programme de partenariat entre le Maroc et la BAD, M. Tarsim a fait savoir que le nouveau cadre sera axé sur le capital humain pour une croissance plus forte et inclusive ainsi que la gestion des ressources hydriques et énergétiques, afin de renforcer la résilience de l'économie nationale aux chocs exogènes. Le responsable a précisé que la BAD agit au Maroc comme « une banque de solutions », dans la mesure, où elle soutient le développement social et humain, appuie une agriculture de transformation résiliente et créatrice de valeur et d'emploi, favorise la création d'emplois, accompagne la modernisation de l'économie et apporte son expertise en matière de financement de projets structurants. En outre, la BAD contribue également, à l'accélération industrielle ainsi qu'à l'amélioration de la compétitivité territoriale et logistique de l'économie nationale, à travers la modernisation des infrastructures de transport. Pour ce qui est du secteur privé, le responsable a rappelé que la BAD soutient indirectement les petites et moyennes entreprises (PME) à fort potentiel de croissance via des prises de participation dans des fonds d'investissement. Le Maroc a connu des réussites exemplaires dans le développement de son agriculture, dont notamment, le Plan Maroc vert, lancé il y a quinze ans, avec un investissement de près de 13 MM$, sur la période 2008-2020, a-t-il souligné, faisant remarquer la croissance soutenue du PIB dans l'agriculture avec une progression de plus de 5,5% par an. Et de poursuivre que cette stratégie a permis la mise en place de 19 contrats-programmes conclus entre l'État et les professionnels et visant le développement des chaînes de valeur des filières agricoles. De surcroit, la nouvelle stratégie du Maroc «Génération Green», également soutenue par la Banque, offre un cadre de référence vers davantage de résilience du système alimentaire. Se rapportant aux différentes problématiques liées au climat, le responsable a soutenu que la BAD œuvre, avec constance, à mobiliser des fonds pour lutter contre les changements climatiques en Afrique, notant que la Banque a doublé la part des financements consacrée à la finance climatique pour atteindre 25 milliards de dollars d'ici à 2025, dont une part de 67% sera dédiée à l'adaptation aux changements climatiques, ce qui est la plus grande quote-part de toutes les institutions au niveau mondial. Et de souligner que des initiatives concertées se mettent en place à l'initiative de la Banque, notamment, le Programme d'accélération de l'adaptation en Afrique (AAAP) qui a le soutien des Chefs d'État africains et qui entend mobiliser davantage de ressources pour lutter contre le changement climatique, afin de faire progresser les objectifs de l'Initiative d'adaptation pour l'Afrique. Aussi, sous l'impulsion de la BAD, les partenaires du développement se sont engagés à hauteur de 30 milliards de dollars sur cinq ans pour soutenir la mise en œuvre de pactes nationaux agricoles, incluant une contribution de 10 milliards de dollars de notre institution pour aider l'Afrique à éradiquer la faim et devenir le principal fournisseur de denrées alimentaires dans le monde, a-t-il fait valoir. Dans ce sens, la Banque met également en place des Zones spéciales de transformation agro-industrielles, conçues pour faire évoluer le secteur agricole africain vers un secteur fortement productif qui retient la valeur ajoutée et les emplois sur les territoires plutôt que de continuer à exporter des matières premières en l'état.