Dans un derby maghrébin amical, les Lions de l'Atlas feront leur grand retour sur le terrain de Radès, ce mardi 20 novembre. Le stade mythique où les aigles de Carthage accueillent souvent leurs matchs internationaux, est une sorte de mouroir pour le Maroc. La fameuse finale de la CAN perdue le 14 février 2004 (2-1) suivie de la grande désillusion du 8 octobre 2005 à savoir le match nul (2-2) et la fin du rêve mondial, auront toujours un gout amer pour le public marocain. Hervé Renard avec sa spécialité de briser les signes indiens historiques de l'équipe nationale, va devoir relever un nouveau défi ce soir contre la Tunisie, après avoir mis terme à la disette de la Côte d'Ivoire et du Cameroun. Contre une Tunisie qualifiée également à la prochaine CAN et sur la pelouse du Stade Radès, la nouvelle génération prometteuse de la sélection nationale, cherchera à rentrer un peu plus dans l'histoire du football marocain, malgré l'aspect amical de la rencontre. Les jeunes prodiges affronteront donc les premiers africains du classement mondial de la FIFA, tout en gardant en tête les deux déceptions cuisantes qui ont marqué à jamais, l'histoire des confrontations des deux nations voisines. Une CAN de 2004 méritée pour le Maroc, mais offerte par les mains de Fouhami aux Tunisiens Qui ne peut pas se souvenir du parcours héroïque des hommes de Badou Zaki en 2004 ? La génération qui nous a sorti une lueur d'espoir de nul part, qui mérite et qui méritera toujours beaucoup d'égards de la part du peuple marocain. Le jeune groupe homogène qui comptait Jawad Zairi, Marouane Chamakh, Youssef Hadji, Youssef Mokhtari, Walid Regragui, Nabil Baha, Nourredine Naybet ou encore Talal El Karkouri, avait fait vibrer les gradins des stades en Tunisie, mais également les cafés, les maisons, et les rues au Maroc. Auteur d'une performance épatante tout au long de la compétition, l'ancien onze marocain s'est offert la phase des poules en tête du groupe, sans la moindre défaite, avant de réussir une Remontada face à l'Algérie (3-1 après prolongations) en quarts et écraser le Mali en demi-finale (4-0), pour se retrouver face au pays hôte, la Tunisie, en finale tenue bien évidemment à Radès. Le 14 février, le Maroc avait à l'époque rendez-vous avec l'histoire, en vue de remporter le trophée doré absents des vitrines depuis 38 ans. Malheureusement, la chance a tourné le dos aux marocains qui ont loupé le coche face à des tunisiens hasardeux. Le début surprenant de la Tunisie dès la cinquième minute du jeu, grâce au but de Santos a secoué les poulains de Badou Zaki. Mais ce n'est qu'après quelques 30 minutes, que Youssef Mokhtari a repris d'une fabuleuse tête le centre de Hadji pour placer la balle au fond des filets et redonner espoir au peuple marocain. Néanmoins, la faute suicidaire de Fouhami en deuxième période était un véritable coup dur. La frappe lointaine à ras de terre de Clayton et la mauvaise parade du portier Fouhami a trouvé les pieds de Jaziri, qui a marqué facilement devant les cages vides, le deuxième but gagnant des siens. Décidément, la Tunisie des binationaux conserve le dessus jusqu'au coup de sifflet finale, remporte le sacre, et prive le Maroc de son deuxième titre africain de son histoire. Mais pas que ça ! Un an et demi après, le destin voulait que la poisse de Radès coince à nouveau le Maroc et détruit son rêve mondial, dans le dernier match décisif des qualifications pour la Coupe du Monde allemande de 2006. Eliminatoires Mondial 2006 : Le dégagement raté de Talal El Karkouri offre le billet de qualification à la Tunisie Une nuit ramadanesque du 8 octobre 2005. On s'en souvient comme si c'était hier. Ce dernier match déterminant des éliminatoires du mondial de 2006, contre la Tunisie, restera gravé dans la mémoire de tout marocain l'ayant suivi. Trois points indispensables pour le Maroc afin de franchir le cap du mondial, contre un seul point suffisant pour la Tunisie. Après avoir pris le dessus par un but surprenant de Chamakh, dès la troisième minute du jeu, la Tunisie s'est adjugée un penalty treize minutes plus tard, pour égaliser la donne grâce à Clayton. Juste avant la pause, le défenseur El Karkouri avec ses qualités offensives est parvenu à donner avantage au Maroc, par un deuxième but palpitant (43e), qui a renvoyé les joueurs soulagés aux vestiaires. Le onze national de Zaki se dirigeait vers une revanche et une qualification historique contre la Tunisie. En rentrant de la pause, les âmes du stade Radès ont fait ce qu'ils avaient à faire et la suite de l'histoire tout le monde la connaît … À le 69e minute, un centre d'un tunisien se dirigeait vers le potant gauche des cages de Lemyaghri. La mauvaise lecture de la défense a fait que le dégagement d'El Karkouri se transforme en un « fabuleux » but contre-son-camp, par une retournée acrobatique qui a crucifié l'espoir des marocains. But d'égalisation et de qualification surtout, choquant pour les marocains et jamais mérité pour les tunisiens. Le même scénario de 2004 s'est reproduit, puisque nos joueurs ont tenté et retenté de marquer à maintes reprises, mais en vain. La Tunisie consolide le nul jusqu'à la fin du match, empoche un seul point et s'empare du billet qualificatif pour l'Allemagne2006. En revanche, l'équipe nationale marocaine a subi une triste élimination, même en perdant aucun de ses 10 rencontres disputées. Même après les mauvais souvenirs de 2004 et 2005, les deux derniers matchs amicaux entre les deux sélections à Radès en 2007 et 2010, se sont soldés par un nul d'un but partout. Ce mardi 20 novembre, le Maroc sera de retour à Radès, avec de nouvelles grands noms, de nouveaux esprits et sous les ordres d'un nouvel entraîneur : Un Renard qui adore rompre les disettes. Les Lions d'Hervé, réussiront-ils à s'imposer amicalement face à la Tunisie sur le terrain porte malheur de Radès ? Où la victoire dans ce stade sera reportée vers un prochain rendez-vous ? La réponse est à suivre dans le match de mardi, à partir de 18h00 GMT+1.