BEliminatoires CAN-Mondial 2006 : Maroc-Tunisie 1-1 Lourde désillusion du football marocain accroché à domicile par son adversaire le plus direct et qui n'a dû son salut qu'à un coup franc dévié par un défenseur tunisien. La prestation des locaux a été des plus indigestes avec une gestion de match qui en dit long sur les principes de jeu de son coach On le savait certes bien avant le match : la sélection marocaine n'allait pas se découvrir pour obéir aux consignes strictes de son entraîneur, Baddou Zaki, toujours fidèle à ses principes de totale réserve, c'est-à-dire de retenue de ses troupes dans leur champ pour éviter toute mauvaise surprise. Cette tactique -qui en vaut d'autres- est certes plausible et défendable dès lors qu'il s'agit d'un adversaire plus huppé ou supposé plus fort mais quand on évolue à domicile, la moindre des choses est de se découvrir et de jouer à l'offensive. Point n'est la philosophie de Baddou Zaki adepte farouche d'une défense renforcée, d'un milieu de terrain ultra-récupérateur et d'une attaque à un ou deux éléments isolés. Et face à une formation tunisienne bien organisée sur le terrain, les Lions de l'Atlas n'ont jamais été capables d'imposer leur style pour prendre le dessus sur leurs adversaires. Il faut dire que dans le système de 3-5-2 prôné par Zaki, les deux latéraux Hdioued et Kaddouri n'ont jamais pesé par un apport offensif se contentant de colmater des brèches ou dégager des ballons brûlants. Et comme le milieu de terrain (Kharja, Kaïssi, Mokhtari) se montrait incapable de construire des phases de jeu intelligentes, cette sélection nationale cafouilla tout au long du match. Seule lueur, un coup d'éclair de l'un des attaquants. Mais si Chemmakh ne réussit rien de bon, il faut souligner à sa décharge qu'il ne fut jamais servi en bons ballons. Quant à Zaïri, on ne sait jamais s'il arrive à faire la différence entre un joueur de football professionnel et un jongleur. Et ce n'est pas parce qu'il fut derrière les deux actions les plus percutantes de son équipe avec notamment un tir sur un montant et une tentative déviée en corner par Boumnijel que l'on saluera son audace. Il perdit pratiquement tous ses duels par excès de fantaisie pour s'enliser dans un jeu de... derb. Et comme les Tunisiens avaient profité dès le premier quart d'heure d'inattention de la défense marocaine pour ouvrir le score par l'intenable Dos Santos, l'affaire se compliqua autrement. Dépasser le temps des regrets A l'entame de la 2ème mi-temps, Zaki repartit avec les mêmes éléments et on ne regrettera jamais assez l'absence d'un Séfri, véritable métronome de l'équipe et qui a été oublié pour ce match alors qu'il vient de débuter le Championnat anglais avec Norwich. Zaki, au fil des minutes, s'enhardit quelque peu en faisant rentrer un attaquant supplémentaire, en l'occurrence Youssef Hadji, même si cela ne changera pas trop le destin des Lions de l'Atlas englués dans un système défensif. Yaâcoubi, autre renfort, apporta un brin d'espoir. Comme le “Hollandais” Ahnafou en fin de match. Mais la délivrance viendra d'El Karkouri qui d'un bolide des 40m, sur coup franc, bénéficiera d'une déviation pour arracher le nul. Désormais placée au pied du mur, cette sélection marocaine devra jouer avec d'autres arguments pour sortir qualifiée de sa poule pour la CAN et le Mondial. Et le duel ne se limite pas à la seule Tunisie, la Guinée a aussi son mot à dire.