Le long métrage turc « Clous de girofle et œillets », réalisé par Bekir Bülbül, a remporté, vendredi soir, le Grand prix de la 28ème édition du Festival du cinéma méditerranéen de Tétouan (FCMT), organisée du 03 au 10 mars. Ce film, qui a raflé le Grand prix de la ville de Tétouan « Tamouda », relate l'histoire de Musa, un ancien réfugié qui, dans les routes enneigées et désolées du sud-est de l'Anatolie, transporte le cadavre de sa femme décédée dans leur pays natal avec sa petite-fille, Halime. Leur voyage devient plus difficile à mesure qu'ils se rapprochent de la frontière d'un pays en guerre. Une fois rattrapés par la police, leurs chemins se séparent en trois destinations différentes. Le prix Azzedine Meddour pour la première œuvre a été attribué au film « Alam » du réalisateur palestinien Firas Khoury, tandis que le prix spécial du jury Mohamed Reggab est revenu au film libanais « Lit de rivière » de Bassem Brèche. Le jury a décerné le prix de l'interprétation masculine à l'acteur Juraj Lérotic pour son rôle dans le film croate « Endroit sûr » réalisé par lui-même, et remis le prix d'interprétation féminine à l'actrice Jalila Telemsi, pour son rôle dans le film marocain « Poissons rouges » d'Abdeslam Kelai. Le prix de la critique « Mustapha Mesnaoui » a été, quant à lui, attribué au film espagnol « Upon entry » de Juan Sebastián Vasquez Alejandro Rojas, tandis que le prix du scénario a été décerné au film « Endroit sûr ». Cette cérémonie, qui s'est déroulée en présence de responsables locaux et de personnalités du monde des arts et de la culture, a été marquée par un vibrant hommage rendu à la célèbre actrice égyptienne, Ghada Adel, et à la réalisatrice espagnole, Judith Collel, ainsi que la projection du film français « »Les miens » de Roschdy Zem. Douze longs métrages étaient en lice dans le cadre de cette édition. Il s'agit de « Ténèbres », réalisé par Dušan Milić (Serbie), « Alam » de Firas Khoury (Palestine), « Poissons rouges » d'Abdeslam Kelai (Maroc), « Nezouh » de Soudade Kaadan (Syrie), « Ramona » d'Andréa Bagney (Espagne), « Endroit sûr » de Juraj Lérotic (Croatie), « Clous de girofle et œillets » de Bekir Bülbül (Turquie), « Le barrage, Al Sadd » d'Ali Cherri (Liban), « Un été à Boujad », d'Omar Mouldouira (Maroc), Septembre » de Giulia Louise Steigerwalt (Italie), « Upon entry » de Juan Sebastián Vasquez Alejandro Rojas (Espagne) et « Lit de rivière » de Bassem Brèche (Liban). Le festival a également choisi 5 films coups de cœur, à savoir « Fièvre méditerranéenne » de la réalisatrice palestinienne, Maha Haj, « L'île du pardon » du réalisateur tunisien Reda Bahi, « Les huit montagnes » de Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen (Belgique), « Jardins suspendus » d'Ahmed Yassine Al Daradji (Irak), et « Les pires » de Romane Guéret et Lise Akoka (France). Cette édition a été marquée par la tenue d'un colloque sur « Le numérique, éthique et esthétique », et de deux tables rondes sous les thèmes « Le cinéma marocain d'aujourd'hui: Possibilités et paradoxes » et « Jean-Luc Godard, résonances méditerranéennes ». La grande nouveauté du festival cette année était l'organisation de la rubrique « Tétouan Industry days ». Il s'agit d'un programme qui rassemble producteurs, distributeurs et exploiteurs de la rive méditerranéenne pour rencontrer les porteurs de projets et mettre en lumière de jeunes scénaristes, réalisateurs et producteurs. Dans le cadre de cette rubrique, une rencontre « Panel » a été organisée pour discuter de la coproduction, du marché mondial du film et des opportunités de collaboration entre les deux parties de la Méditerranée. Autre grand événement de cette édition était la signature du livre « Quelques événements sans signification à reconstituer », en présence de son éditrice Léa Morin, du réalisateur du film éponyme, Mustapha Derkaoui et du critique et journaliste, Ahmed Boughaba. Le festival a également organisé, du 3 au 6 mars, une formation « Talents en Court », qui a profité à 12 étudiants et étudiantes d'écoles supérieures de cinéma au Maroc, qui ont analysé deux courts-métrages « Hors Saison » et « Pour que rien ne change », en présence de leur réalisateur, Fransisco Artiley, et du directeur du festival du cinéma Corse, Alix Firraris. Et à la fin de cette formation, une conférence s'est tenue autour du cinéma tunisien proposée par le maître de conférences tunisien, Tarek Ben Chaabane. En marge du festival, quatre films marocains ont été projetés au sein de la prison locale de Tétouan au profit des détenus marocains et espagnols.