Après Tanger qui a fêté le livre (Salon international du livre de Tanger, du 27 février au 02 mars 2008), c'est au tour de sa voisine Tétouan de fêter le film, confirmant ainsi la vitalité culturelle du Nord du royaume. C'est un prestigieux panel qui a choisi de se présenter à la colombe blanche : qu'on en juge par la simple liste des participants précédents : Youssef Chahine (Egypte), Agnès Varda (France), George Chamoune (Liban), et la liste est encore longue… En 23 ans d'existence, le festival du film de Tétouan n'a cessé de se transformer et de s'améliorer pour devenir aujourd'hui un rendez-vous majeur du cinéma méditeranéen. Le tournant a été la création, lors de la précédente édition, de la Fondation du festival, présidée par Mohamed Nabil Benabdallah. Cela a permis d'assurer la pérennité du festival et de lui conférer une dimension professionnelle. Pour cette édition 2008, 14 pays seront présents autour de trois sections compétitives : les longs métrages (10 films), les courts métrages (15 films) et les documentaires (10 films). Mais toute l'originalité de ce festival est de se diversifier, ainsi la compétition entre films ne constitue qu'un volet (certes important) parmi d'autres. A commencer par le cinéma tunisien qui sera à l'honneur cette année, avec une sélection de longs et courts métrages qui ont marqué les 20 dernières années de ce cinéma voisin. Des hommages seront également rendus à certaines des grandes figures du cinéma, dont la talentueuse actrice marocaine Aicha Mahmah, l'incontournable figure du cinéma égyptien Mohamed Henidi, ou encore l'acteur espagnol Imanol Arias. D'autre part une carte blanche sera donnée à un autre festival méditerranéen, le Festival des 3 Continents de Nantes, spécialisé dans les fictions d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie : de véritables raretés seront proposées, contribuant ainsi à ouvrir Tétouan à de nouveaux horizons… Nouveauté de cette 14ème édition : une section spéciale consacrée aux œuvres de création littéraire sera au programme; il s'agit d'une table ronde autour de romans d'écrivains marocains, la réflexion portera sur la possible adaptation cinématographique des romans proposés. Enfin, l'apprenti cinéaste pourra aussi trouver son bonheur, puisque des stages d'écriture de scénarii seront proposés par des professionnels encadrants : «A l'école du cinéma» (c'est le nom de ces ateliers d'écriture) vise à sensibiliser le public à la connaissance de l'image et à lui donner des outils stratégiques pour cela. Concernant les films marocains en compétition, nous trouvons «Les Cœurs brûlés» d'Ahmed El Maânouni, ainsi que «La Beauté éparpillée» de Lahcen Zinoun ; les deux fictions concourent dans la section long-métrage qui sera présidée cette année par le célèbre Hussein Fahmy. «Sarah» de Khadija Leclerc, et «Un Formidable voyage» d'Abdeslam Kelai sont quant à eux en lice dans la section court-métrage. Tout ce joli monde sera en concurrence avec des cinéastes français (Alain Gomis), égyptiens (Yousri Nassrallah), kosovares (Agim Sopi), espagnols, croates, syriens, grecs… Les meilleurs films de chaque catégorie seront récompensés par le plus prestigieux des prix, le Grand Prix de la ville de Tétouan.