On s'en souvient, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, avait appelé la France, en début de semaine dans une interview au quotidien français L'Opinion, « à jouer un rôle plus important dans le dossier du Sahara ». « Il y a des grandes évolutions dans la reconnaissance par les grandes puissances de la souveraineté du Maroc dans nos provinces du Sud. Paris ne doit pas simplement être un observateur« , avait souligné Akhannouch, invitant la France à se positionner plus clairement dans le nouvel environnement géopolitique qui entoure la question du Sahara. La réponse de Paris ne s'est pas faite attendre, et elle est intervenue par l'intermédiaire de l'ambassadeur, Francis Pauly, chargé de la communication en arabe au ministère français des Affaires étrangères, qui s'exprimait sur le plateau de France 24. Le diplomate a d'abord tenu à rappeler la position de la France quant au plan d'autonomie des provinces du Sud du Maroc, mis sur la table par le Royaume, et jugé « sérieux et crédible », aussi bien par l'ONU que la communauté internationale. « Le Maroc connaît parfaitement notre position. Une position réitérée par la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, à l'occasion d'un point de presse animé conjointement avec son homologue marocain, Nasser Bourita » à Rabat le 16 décembre, a-t-il mis en avant. Pour la France, a poursuivi Francis Pauly, « l'initiative marocaine d'autonomie constitue une base sérieuse et crédible eu vue de parvenir à une solution négociée. C'est ça le plus important ». Restant dans la zone grise qui marque justement la position de la France dans ce dossier, le diplomate a arrondi les angles en affirmant que Paris souhaite un « retour vers la table de négociation entre les parties concernées afin de parvenir à une solution juste et réaliste ». Pressé par le journaliste qui a demandé clairement si la France envisage de reconnaître la marocanité du Sahara, l'ambassadeur a eu ces mots: Je viens d'exprimer la position de la France sur la question du Sahara. Si par cette sortie, Paris entendait calmer les esprits pour continuer son jeu (dangereux) d'équilibriste entre Rabat et Alger, c'est raté, car la position du Maroc sur cette question est claire et connue de tous. Le dossier du Sahara marocain est le « prisme à travers lequel le Maroc regarde le monde », selon la formule utilisée par le Roi Mohammed VI. Le même embarras par rapport à cette situation avait été ressenti (et senti) lors de la visite de la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, au Maroc à la mi-décembre. Jouant la même carte, rappelant que Paris a toujours adopté une position favorable au Maroc. D'ailleurs, a-t-elle insisté, depuis 2007, date à laquelle le Maroc propose l'option de l'autonomie, la France a été un des premiers pays à en louer le sérieux et la crédibilité dans les principaux forums internationaux. S'il s'agit là d'une réalité diplomatique que personne ne nie, il n'en demeure pas moins que la diplomatie française est restée en retrait par rapport à la dynamique internationale et tous les développements qu'a connus ce dossier.. Il est simplement demandé à la France de rénover et d'adapter sa vision à ces nouvelles donnes, d'autant plus que la qualité historique et économique de la relation entre Paris et Rabat imposait naturellement que la France soit aux avant-gardes des pays qui reconnaissent en premier la souveraineté du Maroc sur son Sahara.