L'accord du 30 avril entre syndicats gouvernement qui n'est pas encore entièrement entré en vigueur semble être est bel et bien en litige, lui qui porte essentiellement sur l'augmentation générale des salaires et la révision de l'impôt sur le revenu. Le courant ne passe plus, du moins du côté des centrales syndicales les plus représentatives qui refusent de passer à de nouvelles négociations. C'est le grand désamour ! Fini la lune de miel entre l'Exécutif et les Centrales jusque-là disons-le assez conciliantes. Pour Miloudi Moukharik, le secrétaire général de la plus grande centrale syndicale au Maroc, l'Union marocaine du travail (UMT), tout à fait dans son rôle et qui s'exprimait, il y a de cela une semaine à Casablanca, à l'occasion du conseil national du syndicat « l'Exécutif n'a pris aucune initiative pour augmenter les salaires, réduire les impôts ou améliorer le système des indemnités et il n'a pas honoré les promesses exprimées lors de l'accord du 30 avril ». x Publicité Sous le thème « La poursuite de la lutte, notre choix pour la consolidation des acquis et la consécration des revendications de la classe ouvrière », le conseil national de l'UMT a critiqué les résultats du dialogue social. Miloudi Moukharik indiquant qu'ils « ne répondent pas aux attentes de l'ensemble de la classe ouvrière et sont caractérisés par la cherté de la vie et le recul du pouvoir d'achat » et soulignant « qu'il n'y a aucune initiative pour augmenter les salaires, réduire les impôts ou améliorer le système des indemnités et que le gouvernement n'a pas honoré les promesses exprimées lors de l'accord du 30 avril ». A cet effet, le syndicat a exprimé son refus catégorique de tout compromis visant à imposer l'âge de départ à la retraite à 65 ans. Le coût des accords lors du dialogue social sous le gouvernement de Aziz Akhannouch s'est élevé à 9 milliards de dirhams. cependant mais les syndicats insistent toujours sur l'augmentation des salaires en cette période de hausse des prix des matières premières et des services, ainsi que la cherté de la vie qui frappe les Marocains de plein fouet. Le gouvernement se défend et insiste sur le fait que le pourcentage d'employés qui ont bénéficié d'augmentations de salaire aujourd'hui s'élève à 26 % du nombre total d'employés et qu'il est appelé à évoluer dans les jours ou les semaines à venir, c'est-à-dire lorsqu'un accord sera conclu. L'augmentation de salaire dans le secteur de l'éducation nationale, qui comprend 273 000 salariés, touche 75 % de cette population. Mais pour les syndicats, si l'on Hassan Nazihi, député à la Chambre des conseillers sous l'étiquette de la Confédération démocratique du travail (CDT), a déclaré à Hespress que « le gouvernement élude ses accords à sa guise, en particulier ceux liés à l'amélioration des salaires qu'il lie à la révision des impôts », notant que le passage à la discussion de nouvelles questions n'aura lieu qu'après la mise en œuvre des accords précédents. Nazihi a ajouté, que « le contenu de la loi de finances est complètement vide, et le gouvernement veut privilégier certains travailleurs de l'éducation ou de la santé, au détriment du revenu de tous les travailleurs en général afin d'aider les ménages à faire face à la cherté de la vie » Pour ce qui est des prochaines étapes de négociations avec les syndicats, Nazihi a indiqué que « la CDT tiendra son Conseil national mercredi pour décider l'action à tenir face au silence du gouvernement quant à une lettre de rappel adressée à l'Exécutif concernant l'accord du 30 avril », restée lettre morte justement. Pour ce dernier, les employés qui n'ont pas bénéficié d'augmentations de leurs salaires sont 11 420 ingénieurs, 31 000 administrateurs, ainsi que les techniciens et rédacteurs, qui sont au nombre de 24 000, en plus d'ouvriers œuvrant avec l'armée. Khalid Alami Houir, secrétaire général adjoint de la CDT, a déclaré pour sa part à Hespress, que « le gouvernement actuel n'est pas différent de ses prédécesseurs en ce qui concerne le non-respect des accords précédents », soulignant que « les syndicats sont prêts à manifester » en cas de non-respect persistant des obligations gouvernementales. Houir a expliqué, dans une déclaration que « les prix élevés ont détruit le pouvoir d'achat des citoyens, et le gouvernement continue à contribuer à l'écart des classes en accordant des privilèges à certains, en appauvrissant la classe ouvrière ». Il a averti que la CDT examinera les différentes formes de protestation. Youssef Aidi, président du Groupe socialiste à la Chambre des conseillers et membre du Bureau central de la Fédération démocratique du travail (FDT), a noté que « l'accord du 30 avril est fragile et ambigu , et ne précise pas clairement les engagements du gouvernement et la date pour satisfaire les promesse », soulignant que « les syndicats sont tenus de se manifester à fournir des explications aux travailleurs sur ce qui s'est passé. Aidi a ajouté, dans sa déclaration à Hespress, que « les citoyens souffrent des hausses de prix, tandis que les répercussions de la guerre russo-ukrainienne se poursuivent », notant que « les groupes vulnérables souffrent sans pour autant que le gouvernement ne fournisse aucune réponse à cela jusqu'à présent ».