L'affaire Khashoggi continue de créer des réactions de part et d'autre après les célébrations du centenaire de l'armistice à Paris qui a réuni plusieurs chefs d'Etats. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié l'enregistrement du meurtre du journaliste saoudien tué au consulat de son pays d' « épouvantable » et affirmé que l'assassinat du journaliste a été commandité par « les plus hauts échelons » du gouvernement saoudien. Toutefois, le président turc, a balayé l'implication du Roi Salmane tout en déclarant que « le prince héritier dit qu'il va clarifier les choses, qu'il va faire le nécessaire. Nous attendons patiemment », a-t-il dit, ce qui impliquerait que le prince héritier est lui aussi hors de cause dans cette affaire. Les services turcs ont fait « écouter les enregistrements relatifs à ce meurtre à tous ceux qui nous le demandaient, y compris des Saoudiens, des Américains, Français, Canadiens, Allemands, Britanniques », a déclaré le président à bord de son avion sur le retour du week-end de commémorations à Paris. Mais du côté français, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a déclaré lundi 12 novembre, « ne pas avoir connaissance » des informations turques, remettant en causes la version d'Ankara, et surtout la parole du président Erdogan qui affirmé le contraire la veille. « Si le président turc a des informations à nous donner, il faut qu'il nous les donne », a renchéri le ministre français évoquant un « jeu politique », ce qui n'a pas manqué de provoquer la grogne d'Ankara qui jugé ces propos « inacceptables ». « S'il y a un problème de communication entre les différentes institutions au sein du gouvernement français, il appartient aux autorités françaises et non à la Turquie de régler ce problème », a martelé le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun. Enfin, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a corroboré la version turque, lundi, en déclarant lors d'une conférence de presse à Paris que les services de renseignements canadiens ont été « pleinement informés de ce que la Turquie avait à partager », répondant par l'affirmative à la question demandant si les renseignements canadiens avaient écouté les enregistrements du meurtre du journaliste saoudien liquidé le 2 octobre dernier;