Les plus grands partis d'opposition en Afrique du Sud ont annoncé, dimanche, qu'ils vont déposer, mardi prochain, une motion de censure contre le Président Cyril Ramaphosa, suite à la confirmation par un panel indépendant des accusations criminelles portées contre lui. « La position de Ramaphosa à la tête de l'État est devenue intenable », a déclaré le Forum des partis politiques d'opposition, une organisation de onze membres qui comprend les trois plus grands partis d'opposition du pays, à savoir l'Alliance démocratique (DA), les Combattants pour la liberté économique (EFF) et l'Inkatha Freedom Party (IFP). Dans son rapport, la Commission indépendante de trois membres, dirigée par l'ancien juge en chef Sandile Ngcobo, a conclu que le chef de l'État avait peut-être violé la Constitution et abusé de son serment d'office en omettant de signaler aux autorités compétentes le vol d'une importante somme d'argent en devise perpétré en 2020 dans sa ferme de « Phala Phala », dans le nord-est du pays. Dans un communiqué, le forum a souligné que les conclusions du panel fournissaient suffisamment de preuves pour que le Parlement procède à la destitution de Ramaphosa, notant que « voter contre les recommandations du comité indépendant constituera une violation de l'obligation constitutionnelle du Parlement de tenir l'exécutif responsable ». « Des décisions antérieures de la Cour constitutionnelle ont condamné le manque de contrôle et de vigilance du Parlement sur l'exécutif », a-t-il poursuivi. Par ailleurs, les partis ont souligné que « dans un souci de justice, de transparence et d'équité, Ramaphosa doit se retirer du pouvoir pour permettre aux enquêtes de se dérouler sans crainte de représailles ou de répercussions. » De même, l'organisation partisane a exprimé sa « profonde préoccupation vis-à-vis des retards persistants dans les enquêtes du Département du médiateur de la République, de la Banque de réserve sud-africaine, du Service de police sud-africain et de toutes les autres institutions qui sont censées tenir Ramaphosa responsable des nombreux crimes présumés commis à Phala Phala ». Les appels à la démission du Président sud-africain se sont intensifiés depuis la publication du rapport accablant sur ce scandale. Selon le panel, ces faits constituent « une violation grave » aux lois et à la Constitution du pays.