Près de 85% du coût direct des violences faites aux femmes (1,98 milliard de dirhams) est lié aux violences physiques et 15% (353 millions de dirhams) aux violences sexuelles, selon le Haut Commissariat au Plan (HCP). Les 24% des victimes ont dû subir 1,98 milliard de dirhams de pertes suite aux violences contre les femmes au sein du couple. Dans sa note intitulée « Coût économique de la violence à l'encontre des filles et des femmes : Dépenses et perte de revenus des ménages », basée sur les données fournies par l'enquête nationale sur la violence à l'égard des femmes et des hommes réalisée en 2019 par le HCP avec l'appui de l'ONU FEMME au Maroc, le HCP indique que la violence à l'encontre des femmes en milieu urbain engendre, pour les victimes et leurs familles un coût de 1,73 MMDH, contre 601 MDH en milieu rural. Le coût supporté par les femmes en milieu urbain représente près des trois quarts du coût direct global de la violence à l'encontre des femmes (74,2%). Dans le contexte de violence conjugale, 21% es victimes ont dû effectuer des dépenses directes suite aux incidents de violences les plus graves vécus au cours des 12 mois précédant l'enquête. Les dépenses effectuées en contrepartie des soins de santé reçus représentent 45,3% du coût direct de la violence conjugale (737 MDH). Elles sont suivies des dépenses liées au recours aux services juridiques et judiciaires avec 25% (406,8 MDH), à l'hébergement suite à l'abandon du domicile avec 18% (293,1 MDH), au remplacement et à la réparation des biens endommagés avec 11,3% (185 MDH) et, enfin, au recours aux services de la société civile avec 0,5% (7,7 MDH). Le HCP fait savoir en outre que près de 70% du coût direct des violences physiques et sexuelles faites aux femmes (1,63 MMDH ) est relevé dans le contexte conjugal et 15% dans les lieux publics (356 millions de dirhams (MDH)) et 13% dans le contexte familial (307 MDH). Au total, le coût direct total de la violence est estimé à 2,3 MMDH pour les victimes de la violence physique et/ou sexuelle qui ont effectué des dépenses (20%) suite à l'ensemble des incidents de violence les plus graves subis au cours des 12 mois précédant l'enquête. Les dépenses engagées pour accéder aux services de santé représentent 42,3% du coût direct (986 MDH). En deuxième position viennent les dépenses liées au recours aux services juridiques et judiciaires (25,8% soit 600 MDH), suivies de celles liées au remplacement ou réparation des biens endommagés (17,9% soit 417 MDH), à l'hébergement suite à l'abandon du domicile (13,5% soit 314 MDH) et au recours aux services de la société civile (0,5% soit 11 MDH). S'agissant du coût indirect supporté par 8% des victimes de ces violences au cours des 12 mois précédant l'enquête, il est estimé à 517 MDH (326 MDH en milieu urbain et 190,8 MDH en milieu rural). Près de 84% des coûts indirects sont attribués aux violences physiques (434 MDH). Le contexte conjugal représente 68% du coût indirect global suivi par les lieux publics (18 %) et le contexte familial (11%). Plus de 55% (284 MDH) du coût indirect global revient au coût estimé des jours de travaux domestiques perdus, soit 281,2 MDH pour les femmes victimes et 3,1 MDH pour leurs conjoints. Près de 44% de ce coût (227 MDH) est lié à la perte de rémunération suite à l'absence au travail rémunéré des femmes victimes (172 MDH) et de leurs époux (55 MDH). Le coût des jours de scolarisation manqués des victimes et de leurs enfants suite aux incidents de la violence à l'encontre des femmes ne représente que 1% du coût indirect total (5,7 MDH).