L'élevage camelin joue un rôle économique et social prédominant et non négligeable dans les régions arides et sahariennes. En effet, le dromadaire présente, dans bien des régions où les conditions défavorables connues par des périodes sèches et chaudes et précipitations rares, une source importante de protéines animales de lait et de viande ainsi qu'un moyen de transport de marchandises et de personnes, en outre l'utilisation de la laine et le cuir. Ce qui fait que les produits camelins contribuent à la sécurisation alimentaire des populations dans les zones susmentionnées. Développement socio-économique des zones à climat dur En fait, le dromadaire appartient à la famille des camélidés, l'une des familles préhistoriques qui ont substitué jusqu'à nos jours. Le dromadaire descend du genre Camelus dont les espèces sont adoptées mieux à la vie dans les zones arides désertiques. Par excellence, le dromadaire est l'animal qui peut supporter une longue période sèche et chaude souvent supérieure à huit mois et par des précipitations rares et faibles comprises entre 50 et 550 ml/an. C'est l'animal le plus adopté aux conditions de milieux très difficiles ; cette exceptionnelle résistance résulte de plusieurs particularités anatomiques et physiologiques. Il peut ne pas boire pendant huit à dix jours et perdre 30 % de sa masse corporelle par déshydratation. Dans un rapport émit par l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) relatif à la situation des marchés mondiaux des produits laitiers et leurs projections à moyen terme sur la période 2019-2028, la production mondiale de lait, qui a connu une augmentation de +1,6% en 2018 , est de huit cents trente-huit (838) Millions tonnes environ. Ce volume est répartit en 81% lait de vache, 15% lait de bufflonne et 4% pour autres types de lait comprenant chèvre, brebis et chamelle. Production laitière et facteurs d'influence Généralement, La production laitière pour les cheptels peut être influencée par plusieurs facteurs, à savoir la pression humaine sur l'animal, les facteurs nutritionnels et autres facteurs de natures intrinsèques ou extrinsèques. De plus, il existe des races à potentiel laitier très différent des autres ; ce qui explique que la pression sélective de l'homme sur le dromadaire reste très inférieure à celle exercée sur les autres espèces domestiques. En outre, les facteurs nutritionnels influencent également la production laitière ; les régimes alimentaires riches en fourrage vert accroissent sensiblement la quantité du lait produite. Lait de dromadaire, une haute qualité nutritionnelle D'une façon générale, tous les laits ont une composition chimique similaire. Cette dernière concerne principalement les éléments majeurs classiques. On parle de la teneur en protéines, en lipides, en sucre, en minéraux, en vitamines et autres constituants. A travers le monde la composition globale du lait en g %ml varie comme suit : – La teneur en eau bascule entre 85,00 et 87,90. – La matière sèche varie du 12,10 à 15,00. – Le lactose est entre 3,40 et 5,60. – La matière grasse bascule du 3,07 à 5,50. – La matière protéique indique souvent l'intervalle du 3,50 à 4,5. En fait, ces éléments ont un double rôle, d'une part, ils permettent d'évaluer la qualité du lait et d'autre part de déterminer ses aptitudes à être transformé. Pourtant et malgré cette similitude de composition, le lait de dromadaire se caractérise par sa dimension en tant que produit exotique ainsi sa qualification comme un lait de haute qualité nutritionnelle. Lait riche en protéines importantes Dépendant de plusieurs conditions, la teneur en protéines chez le dromadaire est variable. Les albumines, les globulines et les protéases –peptones constituent environ un quart (1/4) de l'ensemble des protéines contenues dans le lait de la chamelle. Dans le lait de dromadaire, les globulines connues par sa solubilité dans les solutions salines, les albumines comme molécules hydrophiles et les protéases –peptones sont trois protéines qui se caractérisent par sa stabilité à l'acidité et sa grande stabilité thermique par rapport à celles du lait de vache. L'albumine est le facteur responsable de transporter les hormones, les éléments de coagulation, ...dans le sang. Elle occupe 60% des protéines qui circulent dans le sang. Quant aux caséines, elles constituent aussi des protéines dominant dans le lait de dromadaire, elles présentent plus de 75% de protéines totales mais en teneur faible par rapport au lait de vache. Sur le plan physico-chimique, les caséines sont constituées de composants salins dont les deux principaux sont le calcium et le phosphate. Avec des taux importants : Le lait de dromadaire regorge les minéraux, le lactose, les vitamines et des lipides thérapeutiques. Minéraux Les minéraux jouent un rôle important sur le plan physico-chimique du lait vu ses rôles dans la stabilité thermique du lait. D'une façon générale, les minéraux majeurs du lait de dromadaire sont le Calcium, le Phosphore, le Sodium, le Potassium et le Magnésium. Lactose Quant à la composition en sucre, le lactose constitue l'élément prépondérant de la matière sèche laitière. La teneur en lactose chez le lait de dromadaire est inférieure à celle du lait de vache et par conséquent, il est recommandé pour les personnes intolérantes au lactose. Vitamines Avec un taux très étonnant, la vitamine C occupe la composition vitaminique la plus dominante dans le lait de chamelle suivi par une concentration remarquable de la Niacine cinq fois plus (5x) que dans le lait de vache. A part son rôle énergétique, la Niacine intervient dans le bon fonctionnement du système nerveux. Le lait de dromadaire contient également différentes autres vitamines notamment ; la vitamine A, la vitamine B1, la vitamine B2, la vitamine B5, la vitamine B6, la vitamine B9 et la vitamine B12. Lait de dromadaire, un aliment anti-cholestérol Il n'est pas étonnant de dire que le lait de dromadaire est un don divin dédié aux personnes vivantes dans les zones difficiles y compris les déserts des régions arides. Dans ces régions dépourvues des aliments source d'acides gras essentiels, le lait de dromadaire prend l'initiative et joue le rôle. A part sa valeur énergétique, le lait de dromadaire est riche en acides gras anti-cholestérols, il s'agit tout simplement, des acides gras de type oméga-3, oméga-6 et les oméga-9. A rappeler que ces fameux omégas ne peuvent pas être synthétisés directement par l'organisme humain. Grâce donc à sa composition en acide mono et poly-insaturés, le lait de dromadaire contribue à l'abaissement du taux de cholestérol mauvais et par conséquent, à la réduction des risques de maladies cardiovasculaires et d'hypertension. D'autre part, il s'avère que la vitamine B3 qui est l'une des composantes vitaminiques du lait camelin, contribue au réglage du cholestérol via son rôle de l'abaissement de la concentration du mauvais cholestérol dans le sang au profit du bon cholestérol. Contribution non significative à la production laitière mondiale Plus de six (6) milliards de personnes consomment le lait et les produits laitiers dans le monde selon l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO). Néanmoins, et selon la même source, la disponibilité du lait par habitant se diffère d'une région à l'autre ; elle est élevée lorsqu'elle dépasse 150 kg/habitant/an, c'est bien le cas de l'Amérique du Nord, l'Europe, l'Australie, l'Argentine et autres. Alors que l'Afrique du Nord, l'Afrique australe, l'Inde, la Mexique, l'Amérique latine et autres enregistrent une consommation moyenne comprise entre 30 et 150 kg/habitant/an. Tandis que la consommation est faible dans la plus part de l'Afrique centrale, de l'Asie de l'Est et du Sud-Est. Il est à noter que près de trente-neuf (39) millions de têtes de chameaux contribue à cette production laitière mondiale par un faible part (le taux de 4% inclus le lait de chèvre, brebis et chamelle) d'après l'Organisation de la coopération et du développement économique (OCDE) et la FAO. Bien que l'essentiel du lait de dromadaire produit est consommé sous forme de produits frais pour atteindre une autoconsommation de cette matière vitale pour la population ciblée, sauf que le pourcentage de la contribution du lait de dromadaire au sein de la production mondiale reste non significative, d'où la nécessité de sa valorisation de façon à répondre à la fois aux besoins des populations locales et de satisfaire la demande extérieure. Les aires de coexistence du dromadaire sont surtout les zones désertiques, tropicales, subtropicales, arides et semi-arides qui se révélèrent pour eux un excellent logement. Traditionnellement et en termes de volume, le lait camelin liquide se considère comme le produit laitier le plus consommé dans les zones arides, semi-arides et saharienne. La demande concerne exclusivement le lait liquide sous forme frais ou fermenté. Le lait de dromadaire est un aliment de haute valeur nutritive, ce qui appelle à un déploiement d'effort sérieux et considérable pour que le lait camelin et les produits à base du lait de chamelle font l'objet des échanges internationaux transférant par ceci ses bienfaits alimentaires et thérapeutiques. Valorisation tributaire des circonstances culturelles et sociales En fait, la valorisation du lait camelin demande une diversification des produits à base de lait de dromadaire. Pourtant, il est à signaler que le résultat de la valorisation de ce lait camelin dépond considérablement des circonstances culturelles et sociales de la région objet de processus de la transformation, de leur habitudes alimentaires, des moyens et technologies nécessaires pour la transformation visée et enfin de l'étude de la relation offre-demande du marché. Certainement, la valorisation du lait de dromadaire confronte des défis et contraintes qu'il faut en parler avec plus de détails. Néanmoins, sa concrétisation offre certainement aux acteurs de la filière laitière des opportunités sérieuses relatives à la création des activités génératrices des revenus et peut aussi leurs aider à faire face aux fluctuations météorologiques inattendues, surtout dans les régions et zones les plus influencées par les risques du réchauffement climatique, ces dernières qui peuvent nuire différemment le secteur de l'élevage camelin et par conséquent la production laitière cameline. *Chercheur
