Si la coalition de la majorité gouvernementale présidée par le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch et président du Rassemblement national des indépendants (RNI) ne semble pas vaciller en référence au communiqué ayant sanctionné la réunion tenue le vendredi 29 juillet, bien des défis et contraintes l'attendent cependant, pour la rentrée "sociale "et politique qui pointe à l'horizon. Dans sa détermination à poursuivre la mise en œuvre de son programme, le gouvernement devra, néanmoins faire avec nombre de chantiers et réformes, allant de la protection sociale à la loi-cadre relative au système national de la santé, en passant par la mise en place de la nouvelle charte des investissements, l'activation du Fonds Mohammed VI d'Investissement, ainsi que la réforme du Code de la Famille. Ce sont là, entre autres, autant de dossiers qui constituent la priorité de la prochaine rentrée politique. L'attente première des Marocains, si l'on peut dire, est le projet de loi relatif au système de santé, approuvé lors du conseil ministériel tenu à la mi-juillet. Il faudra s'y attaquer pour tenter de trouver une ou des solutions idoines à un certain nombre de contraintes auxquelles sont confrontés les citoyens à chaque fois qu'ils se rendent dans les centres de santé. Mais il n'y a pas que ce volet qui se doit d'être traité en urgence. Il en va de même, pour la charte des investissements, sur laquelle nos représentants parlementaires ont insisté à plusieurs reprises à accélérer sa mise en œuvre afin d'augmenter la rentabilité des investissements et de contribuer à la croissance économique u Royaume. Ce gros pari, Asmaa Mehdioui, chercheur en droit public et en science politique nous le décortique ainsi, en affirmant à Hespress, « que ces projets devraient se concrétiser, que ce soit à travers le Projet de Loi de Finances (PLF) pour l'année à venir que prépare le gouvernement, ou à travers les projets et propositions de lois qui seront présentés à l'institution législative, que ce soit par le gouvernement ou par un autre parti. Les sensibilités politiques représentées au Parlement ». Asmaa Mehdioui a ajouté, en l'occurrence que « la prochaine entrée politique porte en elle des enjeux sociaux et économiques qui devraient ouvrir un large débat entre les différents acteurs du champ politique. Sur le plan social, le renforcement des ateliers de protection sociale, une sollicitation royale mentionnée dans le dernier discours du Trône, est l'un des dossiers importants à traiter d'autant plus que nombre de citoyens sont en attente d'un soutien financier et législatif ». Asmaa Mehdioui n'a nullement occulté cet autre dossier sensible, « du Code de la famille est l'un des dossiers, qui de sa polémique pousse à un fort débat politique en raison des visions et références différentes et de la multiplicité des prémisses religieuses, juridiques et économiques voire même du genre ». Sur le plan économique, ajoute Mehdioui, « le Maroc s'attend à une gageure difficile à tenir ou à réhabiliter, surtout à la lumière d'une campagne agricole difficile et de son impact négatif sur la balance commerciale, du déficit budgétaire élevé et de la forte hausse de l'endettement. Aussi le souci premier de l'Exécutif et d'atténuer l'impact des crises et des écueils que connait le Royaume en particulier et le monde en général ». Asmaa a conclu avec cette note à l'intention des représentants de la nation « qui se doivent de refléter interactivement les aspirations réelles du citoyen et ses besoins par ces temps de crise mondiale ». Cela s'est ressenti poursuit le chercheur en droit public et en sciences politiques « à l'interne à travers la hausse continue des prix, en particulier ceux des produits pétroliers, qui s'est répercutée dans tous les domaines vitaux de la vie quotidienne du Marocain ». Selon Mohamed Choucair, chercheur en sciences politiques et expert militaire, la rentrée politique est liée à deux facteurs principaux, « le premier aux répercussions de la situation économique et sociale, qui se caractérise par l'exacerbation de la vague de prix élevés et de la sécheresse, qui impacte la baisse du niveau de l'eau au Maroc ». Le dialogue en cours entre les syndicats et le ministère de l'Education sur le régime de base des éducateurs, ainsi que le dossier des professeurs contractuels n'est pas en reste selon le chercheur. Pour ce dernier, « la rentrée politique se concentrera sur ce qui a été déclaré dans le discours royal de la fête du trône sur le système de protection sociale et la mise en œuvre de l'accord-cadre y afférent avec investissement ». Il a indiqué en outre, à Hespress que « le Parlement se concentrera sur la ratification de cet accord et sa mise en pratique, au moment où le gouvernement définira les procédures pour achever la mise en place du registre social, en plus de travailler à l'élaboration du prochain Projet de Loi de Finances (PLF), portant dans sa note introductive sur la mise en place d'incitations à l'investissement et à la mise en place de mesures pour freiner la hausse des prix ». Il est possible, selon Choucair, que « la prochaine rentrée politique connaisse un amendement au gouvernement, que ce soit en nommant des secrétaires d'Etat ou en changeant certains ministres, et il est prévu qu'une nouvelle liste de walis et gouverneurs seront proposés pour nomination au Roi Mohammed VI ».