Le Conseil de gouvernement a adopté, jeudi, le projet de loi de finances N° 18-80 pour l'exercice financier 2019, et qui vise à réaliser un taux de croissance de 3,2% sur la base de prévisions d'une récolte céréalière de 70 millions de quintaux, une moyenne du prix de gaz butane à 560 dollars Us la tonne et un déficit de 3,3 %. Le ministre délégué chargé des relations avec le parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a souligné que le projet de Loi de Finances 2019 a été élaboré sur la base des Orientations adoptées lors du Conseil des ministres tenu, le 10 octobre 2018 et des Hautes orientations royales contenues dans les discours royaux à l'occasion de la Fête du Trône et de la Fête de la Révolution du Roi et du Peuple qui consacrent le volet social et économique avec la prise de mesures concrètes conformément aux priorités de soutien aux secteurs de l'éducation, de la santé et de l'emploi, et de la lutte contre les disparités sociales et la promotion de l'entrepreneuriat et des investissements. Dans un communiqué lu à l'issue du Conseil de gouvernement, El Khalfi a affirmé que le Projet de Loi de Finances 2019 est axé sur quatre grandes priorités, dont la première consiste à donner la prééminence aux politiques sociales particulièrement dans les domaines de l'enseignement, la santé et l'emploi, l'accélération du processus du dialogue social, notamment en ce qui concerne le renforcement du rôle du système éducatif dans la formation et l'intégration socio-économique des jeunes, l'amélioration des conditions d'accès des citoyens aux services de santé, la contribution à la restructuration des politiques de soutien et de protection sociale et la réduction des disparités entre les différentes catégories et régions. La deuxième priorité vise, quant à elle, à stimuler l'investissement privé à travers l'adoption rapide de la nouvelle charte de l'investissement, la mise en œuvre de la réforme des Centres régionaux d'investissements, l'amélioration du climat des affaires et l'appui aux entreprises particulièrement les PME. Pour sa part, la troisième priorité tend à poursuivre les grandes réformes institutionnelles et structurelles, notamment le parachèvement de la réforme de la justice, la mise en œuvre de la régionalisation avancée, l'accélération de la mise en œuvre de la déconcentration administrative et la poursuite de la réforme de l'administration publique. Quant à la quatrième priorité, elle s'assigne pour objectif de préserver les grandes équilibres macro-économiques en poursuivant la réduction du niveau du déficit budgétaire et une gestion vigilante de l'endettement, a expliqué le ministre. El Khalfi a, par ailleurs, précisé que le PLF2019 a prévu des charges estimées à 443,206 milliards de dirhams, des frais de gestion à hauteur 204,929 milliards Dhs et des frais d'investissements de 195 milliards Dhs. Le PLF contient une importante hausse dans le budget réservé aux salaires des fonctionnaires qui passera à 112 MMDH, en hausse de 3,3 MMDH par rapport à l'exercice 2018, ainsi que dans le budget d'investissement public qui atteindra 73 MMDH, en hausse de 5MMDH par rapport à 2018 (68,2 MMDH). Des efforts financiers exceptionnels estimés à 27 MMDH ont été également consentis pour financer une panoplie de mesures sociales et économiques. Le projet de Loi de Finances contient, par ailleurs, des hausses des budgets des secteurs sociaux et des programmes de soutien, sachant que 68 MMDH ont été consacrés pour soutenir le secteur de l'éducation (+5,4 MMDH) et 16,3 MMDH ont été alloués au secteur de la santé (+1,6 MMDH), a soutenu El Khalifi, ajoutant que les frais de la caisse de compensation connaîtront une hausse de 4,65 MMDH pour atteindre 17,67 MMDH en vue de soutenir le pouvoir d'achat des citoyens notamment pour le gaz butane, le sucre et la farine. Dans le cadre du programme de lutte contre les disparités spatiales, le PLF2019 a consacré 3,4 MMDH, a-t-il dit, notant qu'avec le lancement de la troisième tranche de l'Initiative Nationale pour le Développement humain (INDH) avec une contribution du budget général à hauteur 1,8 MMDH. Quelque 25.248 postes budgétaires qui s'ajouteront aux 15.000 fonctionnaires des académies régionales de l'éducation et de la formation sont prévus dans le cadre de la Loi de Finances pour porter le nombre total à 40.248 postes dans la fonction publique, a conclu le ministre délégué.