Les Européens ont approuvé mardi un plan de rationnement coordonné de leur consommation de gaz pour l'hiver prochain, l'objectif étant de réduire leur dépendance envers Moscou. Les ministres de l'énergie de l'Union Européenne ont délibéré sur un projet de loi européenne qui doit obliger les pays membres de réduire leur demande de gaz naturel de 15 % d'août à mars. « L'hiver arrive et nous ne savons pas à quel point il fera froid », a déclaré le ministre tchèque de l'Industrie, Jozef Sikela, qui s'occupe également de l'Energie. « Mais ce que nous savons avec certitude, c'est que Poutine continuera à jouer ses sales jeux en abusant et en faisant chanter les approvisionnements en gaz », a-t-il ajouté. Lundi, le géant russe Gazprom a annoncé qu'il limiterait l'approvisionnement de l'UE via le gazoduc Nord Stream 1 à 20 % de sa capacité, ce qui a provoqué des inquiétudes chez les Européens qui tentent de se défaire du gaz russe à la faveur de leur soutien à l'Ukraine dans la guerre qui l'oppose à la Russie. Les commissaires européens poussent les ministres et les gouvernements des pays membres de hâter leur accord sur le rationnement du gaz, et le sceller dans moins d'une semaine « Nous devons être prêts à tout moment pour les éventuelles coupures d'approvisionnement de la Russie », a déclaré le commissaire européen à l'énergie Kadri Simson. L'Union européenne avait mis un embargo sur le pétrole et le charbon russes à partir de cette année, mais n'avait pas sanctionné le gaz naturel russe car l'Allemagne, l'Italie et certains autres États membres dépendent fortement de ces importations. Ces décisions ont fortement impacté les marchés mondiaux de l'énergie qui ont vu les prix augmenter de façon exponentielle face à une demande limitée. L'inflation atteint des niveaux records dans le monde des suites des embargos et autres mesures décidées en répression de la guerre en Ukraine.