Le ministre de l'Éducation nationale, du préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, a affirmé, mardi à Rabat, que son département cherche à faire des consultations nationales pour l'amélioration de l'école publique, une démarche transparente et efficace dans la construction collective et continue de la réforme. En réponse à une question orale centrale à la Chambre des Conseillers sur « les nouvelles consultations pour la réforme de l'école marocaine », Chakib Benmoussa a souligné que pour que la réforme de l'école publique devient un enjeu de la société marocaine avec toutes ses composantes, le ministère doit s'assurer de l'implication de tous les acteurs dans l'élaboration et la mise en œuvre de la feuille de route 2022-2026 qui est au cœur de ces consultations nationales. Il a ajouté que ces consultations viennent opérationnaliser la méthodologie démocratique participative stipulée dans la Constitution du Royaume, comme base pour l'élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques, ce qui a également été souligné par les recommandations du Nouveau Modèle de Développement concernant la nécessité d'impliquer les citoyens dans la formulation et l'exécution des politiques publiques pour pouvoir ensuite les évaluer. Le ministre a noté que ces consultations nationales ne se concentrent pas sur l'évaluation de l'état du système éducatif, ce dernier étant connu dans tous ses détails à travers les différentes études d'évaluation réalisées, et à travers les divers mécanismes d'écoute et de rencontres communicatives avec les citoyens, y compris ceux qui ont eu lieu dans le cadre de l'élaboration du Nouveau Modèle de Développement, relevant que les conclusions tirées des différentes opérations d'évaluation ont été investies dans l'élaboration de la feuille de route autour de laquelle se tiennent ces consultations. Il a rappelé les objectifs les plus importants que son département cherche à atteindre à travers ces consultations, à savoir notamment susciter un débat institutionnel ouvert avec les différents acteurs et parties prenantes, sur les priorités de réforme au cours des cinq prochaines années, mener une réflexion collective pour enrichir la feuille de route en la consolidant par des propositions émergentes du terrain et des principaux acteurs et parties prenantes, et s'assurer que chacun s'approprie le contenu du projet, ainsi qu'à motiver les principaux acteurs et partenaires à tous niveaux du système pour s'engager activement et s'engager, chacun selon ses responsabilités, à matérialiser la feuille de route. Chakib Benmoussa a indiqué que le ministère a choisi de lancer ces consultations à partir des établissements scolaires, incarnant la centralité de l'école dans la réforme, en impliquant les premiers bénéficiaires des services de l'école, à savoir les élèves, leurs mères, pères et tuteurs, ainsi que les principaux acteurs, dont les enseignants et diverses composantes du corps éducatif. Ces concertations dépendent, selon le ministre, de la politique de proximité à travers son échelle territoriale et l'adoption de bassins scolaires pour interagir davantage avec les spécificités et la réalité éducative locale, et de multiples canaux d'implication aux niveaux national et local, qui se manifestent par l'organisation d'ateliers d'imagination créatrice, de focus groups, de rencontres territoriales, de l'organisation par les partenaires d'ateliers, colloques scientifiques et tables rondes, en plus de forums thématiques ouverts à toutes les activités de la société civile et à tous les citoyens sur la plateforme électronique dédiée aux consultations. Le ministre a ajouté qu'environ 6.200 groupes de discussion seront organisés au niveau de toutes les régions du Royaume et 80 réunions au niveau des provinces, permettant la participation de plus de 15.000 personnes à travers les ateliers qui seront tenus, en plus d'organiser des rencontres territoriales accueillant tous les partenaires et acteurs compte tenu de l'intersection des problèmes du système avec les contraintes territoriales. Il a fait savoir que le ministère a adopté la méthodologie expérimentale dans l'organisation de ces consultations qui se poursuivront jusqu'à fin juin 2022, la phase pilote étant lancée dans la région de Marrakech-Safi, avant d'être généralisée sur l'ensemble des régions du Royaume.