L'agence de notation américaine, Moody' s, vient de publier une note sur la situation financière du royaume en vue du nouveau Projet de Loi de Finances (PLF 2019), et il en ressort que la situation est peu encourageante pour l'avenir fiscal du Maroc. Les réalisations financières lors du PLF 2018 étaient médiocres par rapport aux prévisions faites pour son exécution. Dans ce sens, il s'avère que la tendance sera la même avec les dispositions du PLF 2019, notamment du fait que le PIB a enregistré une régression de 0,8 % en 2018. Selon les données de la note, la situation risque de s'étendre sur les 3 prochaines années. Ainsi, le ratio dette/PIB devrait connaitre une hausse, pour s'établir à plus de 67 % à l'horizon 2021. Cette situation devrait donc ralentir aspirations du Maroc pour ce qui est de la réduction de la dette du secteur public à moins de 60 %, selon ce qui a été conclu auparavant avec le Fonds Monétaire International (FMI). Selon l'agence de notation, cette réalité devrait pousser le royaume à tirer la sonnette d'alarme pour ce qui est de la gestion du crédit. Les recettes fiscales des entreprises sont à un niveau faible par rapport aux prévisions, en plus du ralentissement des dons des pays du Conseil de la Coopération du Golfe (CCG), rajouter aux performances en recul des recettes budgétaires et non budgétaires rajoute un dépassement de 0,5 point au pourcentage du PIB à fin 2018. Par ailleurs, la hausse des prix du gaz a contribué, négativement, à hauteur de 0,3 point au recul du PIB pour la même période. Pour ce qui est des prévisions budgétaires, le royaume compte ramener son ratio d'endettement à 66,3 % du PIB en 2018, et de le maintenir à 67,3 % en 2020 et 2021. Il est à noter que les dettes extérieures garanties par l'Etat pour ses entreprises maintiennent un cap haussier, s'établissant à 17 % du PIB national. Cette situation s'explique selon Moody' s, ainsi que la montée des pressions sociales, fiscales et externes, notamment la hausse des prix du pétrole.