Le football peut pousser l'UMA à sortir de temps à autre de son état de léthargie. L'Union du Maghreb Arabe a exhorté, à travers son secrétaire général Taieb Baccouche, les cinq pays qu'elle comporte à présenter un dossier de candidature commun en vue d'abriter la Coupe du Monde 2030. Dans un communiqué de l'Institution en date du 19 juillet , l'on apprend que le secrétaire général tunisien de l'UMA a envoyé des correspondances aux chefs d'Etat des cinq pays du Maghreb, les encourageant à la coordination en vue de « présenter une candidature maghrébine commune pour organiser la Coupe du Monde 2030 ». Dans ses missives, Baccouche a appelé à «tirer les enseignements nécessaires de l'expérience du Maroc», notamment de «l'initiative prise par le Royaume de présenter une candidature maghrébine pour le Mondial 2030, sachant que la FIFA fait prévaloir, désormais, les candidatures communes sur celles individuelles et que les prochains dossiers seront tous présentés en commun». Et sur ce dernier point, le secrétaire général de l'UMA a raison. A contrario de l'administration Blatter, qui a préféré ne pas réitérer l'expérience de l'organisation commune d'une coupe du monde après celle de 2002 (quoique le Japon et la Corée du Sud en ont fait un succès), il semble que le vent ait tourné à la FIFA, et d'une manière irréversible. Les dossiers tripartites, à leur tête celui tributaire de l'organisation de l'édition 2026 (Etats-Unis, Canada, Mexique), ont la bénédiction du nouveau patron, Gianni Infantino. Ce dernier a clairement exprimé, lors d'un entretien accordé à l'Agence France-Presse en 2016, qu'un mondial coorganisé par plusieurs pays était pour lui «un point absolument fondamental», en argumentant qu'«aujourd'hui, il y a très peu de pays qui peuvent se permettre à eux seuls d'organiser un mondial avec toutes les exigences qu'il y a», surtout celle de l'élargissement du nombre d'équipes participantes à 48. Vous l'aurez compris, Morocco 2026 était compromis depuis le départ, en témoignent les multiples embûches posées par la FIFA à ce dossier. Mais n'en déplaise à Baccouche et à son initiative fraternelle, même en cas de présentation d'un dossier de candidature commun par les pays du Maghreb, les prémisses d'une concurrence rude font surface. En début de semaine, le porte-parole du Premier Ministre Britannique, Theresa May, a déclaré que le gouvernement local appuiera «fortement» une candidature commune des fédérations de football britanniques, au cas où ces dernières décideraient de se présenter conjointement candidates. «Nous seront heureux de nous réunir avec les composantes du corps footballistique britannique et de discuter toute proposition», a-t-il renchéri. Nous avons contacté la Fédération Anglaise pour en savoir plus, mais son chef des relations médias, Rob Jorgensen, s'est empêché de commenter ces déclarations. Autres prétendants de taille à l'organisation de l'édition 2030 de cette fête du football planétaire, le trio Argentine, Uruguay et Paraguay. Cette candidature a été officialisée le 4 octobre 2017 à Buenos Aires, lors d'un meeting des présidents des trois pays, une réunion à laquelle était invité… Gianni Infantino. En somme, la course à l'organisation de la Coupe du Monde 2030 ne sera pas de tout repos pour le Royaume. Certes, le Maroc dispose de 4 ans pour mieux se préparer, choisir ses partenaires pour une solide candidature commune (une mesure désormais impérative), que ce soit l'Algérie et la Tunisie, ou bien la piste Espagne – Portugal écartée lors de la candidature précédente. Ce qui est certain, c'est qu'en se présentant seul, les chances du Maroc pour abriter la Coupe du Monde sont minimes, voire nulles.