La campagne pour la présidentielle en France s'achève ce vendredi, laissant derrière elle une impression d'incomplétude et de manque d'entrain comme l'étaient les campagnes précédentes. Les candidats sont sur leur dernière ligne droite avant un vote prévu dimanche. Les 12 candidats à la présidentielle sont sur les derniers efforts pour convaincre les Français de voter pour eux pour occuper l'Elysée. Cette année, marquée par la crise entre l'Ukraine et la Russie, et une relance post deux ans de pandémie, l'ambiance de la campagne pour les élections étaient morose et manquait de cette passion qui animait les débats pendant les scrutins précédents. Le président sortant, candidat à sa réélection, Emmanuel Macron, a fait une annonce tardive pour sa candidature, et mène en parallèle une politique étrangère volontaire au sujet de la crise en Ukraine, tout en assurant ses responsabilités dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne. La gauche traditionnelle française, le parti socialiste (PS) dont est issu l'ancien président François Hollande est le grand perdant de cette élection à cause des grandes divergences entre les candidats et le manque de leadership au sien du parti. Cet éclatement de la gauche a autant servi Emmanuel Macron qui incarne une position centriste incluant des idées de gauche et de droite, mais surtout favorisé la montée du discours de l'extrême droite qui a accaparé la scène politique en l'absence d'un contre poids. Cette année, l'extrême droite, représentée par Marine Le Pen héritière de Jean Marie Le Pen (Front national) s'est vue renforcée avec l'arrivée du polémiste Eric Zemmour, fort de ses scores d'audiences et une émission télévisée qui lui a été taillée sur mesure. Cette prépondérance de la droite et l'extrême droite en France avec 3 candidats issus de cette mouvance politique (avec la droite traditionnelle représentée par Valérie Pécresse) est une première historique dans le pays. Face à eux, reste une gauche éclatée, avec un seul candidat susceptible d'être un challenger pour contrer les idées radicales portées par ces candidats controversés qui n'ont pas caché leur proximité avec la Russie. Il s'agit de Jean-Luc Mélenchon, issu de la gauche radicale, et qui propose un programme des plus ficelés pour cette présidentielle. Selon les sondages d'intention de vote, il incarne une 3ème voie pour les électeurs, et arrive par conséquent derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen qui s'est efforcée de soigner son image. Selon les observateurs, cette présidentielle sera une reproduction de celle de 2017, avec un deuxième tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Et c'est là où le président pourrait donner un coup de fouet à sa campagne et renforcer sa stratégie. Il devrait bénéficier également du soutien des autres partis qui devraient faire front pour barrer la route à l'extrême droite. Le taux d'abstention sera déterminant pour cette campagne. S'il est élevé, il y aura de grands risques de reproduire le scénario de 2002 lorsque pour la première fois, l'extrême droite est passée au second tour de la présidentielle, lors d'un duel Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen. Plusieurs figures politiques (ou candidats) ont déjà annoncé leur ralliement à d'autres candidats, comme le communiste Fabien Roussel qui a annoncé faire barrage à Mme Le Pen, l'ancienne ministre de la Justice, Christiane Taubira qui a annoncé soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Valérie Pécresse, n'a pas voulu se prononcer pour un candidat, alors que les sondages sont très serrés, elle a refusé de « donner des consignes » pour ses électeurs, néanmoins pour qui elle votera. « Je dirai pour qui je vote, mais pas de consigne », a-t-elle déclaré, et de préciser sur Twitter: « Je dirai clairement quel sera mon vote et je dirai le chemin que je pense le bon pour la France ».