Le président Emmanuel Macron a annoncé, jeudi, son programme pour la présidence française du Conseil de l'Union Européenne. L'essentiel des actions de la France vont se concentrer sur les 3 premiers mois de 2022 avec comme objectif le renforcement de la « puissance » européenne dans le monde. Le chef d'Etat français a surtout évoqué une réforme de l'espace Schengen pour « protéger » les frontières européennes des migrants. Alors que la présidence française Conseil de l'Union Européenne doit débuter le 1er janvier et doit durer 6 mois, après 13 ans d'absence (la présidence se fait de manière tournante, ndlr), le président Emmanuel Macron a concentré l'essentiel de son agenda sur les 3 premiers mois de 2022 principalement à cause des élections présidentielles prévues au printemps. Le chef d'Etat a refusé de se prononcer sur sa potentielle candidature. Dans sa proposition, la réforme l'espace Schengen pour mieux « protéger » les frontières européennes e a été dressée comme priorité. Emmanuel Macron entend réformer la politique de cet espace de 22 Etats qui ne concerne pas tous les pays européens au nombre de 27. x Publicité Il a proposé de créer paquet migratoire obligatoire, dont l'importance a pu être démontrée lors des multiples crise migratoires ces dernières années en méditerranée, notamment lorsque des navires humanitaires ont été interdits d'accoster dans certains pays comme en Italie, et cela en dépit de l'urgence sanitaire, des personnes à bord qui nécessitaient des soins médicaux. De plus, l'Italie avait également bloqué à quai ces mêmes bateaux humanitaires pendant plusieurs mois , les empêchant de reprendre leur travail. Les gardes cotes italiens avaient déclaré ces navires non conforme aux règles de navigation. Ces crises liées aux bateaux humanitaires avaient également soulevé les limites de la coopération entre les Etats européens qui refusaient d'accueillir les migrants en question. « S'il fallait résumer en une phrase l'objectif de cette présidence, je dirais que nous devons passer d'une Europe de coopération à l'intérieur de nos frontières à une Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de ses choix et maître de son destin », a déclaré Emmanuel Macron en conférence de presse devant les journalistes. Il propose par ailleurs la « mise en place d'un pilotage politique de Schengen », à travers des réunions régulières des ministres européens et la création de mécanismes de soutien solidaire d'urgence en cas de crise à la frontière d'un Etat membre. Pour cela, il compte sur l'appui de l'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex et de l'aide des pays membres de l'UE, en policiers et gendarmes. « Protéger nos frontières est une condition indispensable, à la fois pour assurer la sécurité des Européens, pour relever le défi migratoire et éviter les drames que nous avons vécus », a-t-il affirmé en évoquant le naufrage des migrants dans la Manche et qui a fait au moins 27 morts fin novembre ainsi que la crise à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, où l'Europe est confrontée à une « guerre hybride ». « Face à toutes ces crises qui percutent l'Europe, nombreux sont ceux qui voudraient ne s'en remettre qu'à la seule nation. Ces nations sont notre force, notre fierté, mais l'unité européenne est leur complément indispensable », selon lui. Néanmoins, face à cette volonté de renforcer la sécurité aux frontières européennes, se dressent certaines limites, notamment l'incapacité de l'UE à appliquer des sanctions contraignantes à certains de ses Etat membres qui violent le droit européen et l'Etat de droit. Dans la crise Biélorusse, le mécanisme de Frontex n'a pas été déclenché en dépit de l'urgence de la situation parce que la Pologne ne voulait pas que Frontex intervienne dans ses affaires intérieures.