Suite aux informations relayées par plusieurs médias et sur les réseaux sociaux, relatives au décès d'un motocycliste après avoir percuté une rame de tramway au niveau de la station Ali Yata, à Ain Sebaa, le procureur général du Roi près la cour d'appel de Casablanca, a communiqué sur les résultats de l'enquête diligentée après cet accident. Le ministère public a ordonné aux services de la police judiciaire de Casablanca de mener une enquête dont le résultat a conclu à une collision spontanée entre le motocycliste et le motard, qui lui avait donné un signal clair avec son mains de s'arrêter après être descendu de sa moto de service, alors qu'il portait son uniforme, indique un communiqué du procureur. Et d'ajouter que le cycliste a continué à rouler dans sa direction à grande vitesse, pour le heurter sur le côté droit, avant de poursuivre sa course sur plusieurs mètres, et de percuter avec son compagnon, la barrière métallique qui se trouvait en face d'eux au niveau de la voie de tramway et de tomber à terre. La collision a entraîné la mort du motocycliste, alors que son compagnon et le motard ont été blessés. Sur la base de ces données, indique encore le procureur, les résultats de l'enquête n'ont pas prouvé que la patrouille des motards avait commis un acte en violation de la loi. Apportant plus de détails sur les éléments de l'enquête, le procureur général du Roi précise qu'afin d'engager davantage d'investigations et tirer au clair les tenants et aboutissants de cet incident, le parquet a chargé la Brigade nationale de la police judiciaire d'approfondir les investigations sur ces faits, lesquelles investigations ont conclu que la patrouille motocycliste composée de trois agents de police, vêtus de leurs uniformes et utilisant leurs motos de fonction, s'est lancée à la poursuite du conducteur de moto et son accompagnant, dans le cadre de ses missions routinières à l'intérieur de son ressort territorial relevant de la Sûreté d'Ain Sebaa-Hay Mohammadi, lesquelles missions consistent à assurer la sûreté, relever et vérifier les actes criminels et appréhender leurs auteurs. Ladite patrouille, poursuit le communiqué du ministère public, a constaté, à la date de l'accident (09/08/2021), un conducteur de moto transgressant les règles de conduite et de circulation, ne portant pas de casque, lui et son accompagnant, conduisant une C50 suspecte sans carénage, ni plaque métallique ni immatriculation légale et roulant à une grande vitesse incompatible avec ce type de motos, ce qui confirme la modification de sa puissance fiscale et de sa vitesse. Ledit conducteur a accéléré encore plus quand il a aperçu la patrouille motocycliste. Selon la même source, le conducteur de moto n'a pas obtempéré à l'ordre de s'arrêter que lui a adressé la patrouille, dans le but de procéder au contrôle sécuritaire nécessaire en de telles circonstances, de contrôler son identité, ainsi que celle de son accompagnant et de vérifier la situation de la moto et de ses papiers, conformément aux règles de contrôle de la conduite et de la circulation et aux dispositions légales en vigueur, mais le conducteur a poursuivi sa course, tout en accélérant et en roulant dans des sens interdits, sans se soucier de sa sécurité et de celle de son accompagnant et des usagers de la route, ce qui a amplifié les doutes quant aux raisons et motifs de sa fuite et poussé la patrouille à se lancer à sa poursuite. L'audition d'un nombre important de témoins qui se trouvait à proximité du lieu de l'accident a établi que le conducteur et son accompagnant n'ont subi aucune violence que ce soit pendant leur poursuite ou après la chute de leur moto, assure-t-on, ajoutant que le visionnage de caméras surveillance de la station de tram Ali Yaata et de l'arrondissement Hay Mohammadi et de la caméra embarquée sur l'un des éléments de la patrouille de police, en plus d'une séquence vidéo de l'un des témoins qui travaille à ladite station de tramway, a permis de conclure que le conducteur et son accompagnant n'ont pas été malmenés ou frappés de même qu'ils n'ont subi aucune forme de violence, que ce soit durant leur poursuite ou après leur chute. Il ressort de ces données, poursuit la même source, qu'il s'agit d'une collision accidentelle du conducteur de moto au moment où il tentait de virer vers la gauche pour éviter l'agent de police motard qui a descendu de sa moto de fonction et s'est arrêté sur le passage piétons de la station de tramway dans le sens contraire de la moto qui roulait à grande vitesse sur le même passage interdit aux motos et qui était poursuivie par un policier motard. Ledit agent a levé ses deux mains en lui faisant signe de s'arrêter, mais il a continué sur sa lancée, se heurtant avec force au policier au niveau de son épaule droite et entrant, quelques mètres après, en collision avec le poteau électrique relevant de la société de tramway. Le choc lui a causé des blessures graves constituant la cause directe de son décès, malgré les soins qui lui ont été prodigués, alors que son accompagnant a subi des fractures et l'agent de police a contracté une fissure à son épaule droite qui lui a valu un certificat médical établissant une incapacité temporaire de 40 jours. L'autopsie effectuée sur la victime a conclu que les blessures qu'elle a contractées s'accordent avec la chute de la moto, sans faire état de traces de violence, ajoute le communiqué. Les allégations selon lesquelles le conducteur de moto aurait été pourchassé par un véhicule civil avec à son bord deux agents de police vont à l'encontre des faits, suivant le témoignage de l'accompagnant lui-même, ainsi que la localisation géographique des appels téléphoniques des deux agents, un commissaire et un brigadier, qui prouve qu'ils étaient loin du trajet de la poursuite du conducteur de moto et qu'ils n'ont rejoint les lieux qu'après l'accident avec comme mission d'engager les démarches légales, surtout que ledit commissaire est le chef de la brigade motocycliste du secteur de Sûreté de Ain Sebaa-Hay Mohammadi et c'est lui qui a alerté la salle de communication à 16:20 pour faire appel en urgence à une ambulance. De même, la vérification des enregistrements de la salle de communication locale à la Sûreté de Ain Sebaa-Hay Mohammadi a fait ressortir qu'une notification de la part d'un élément de patrouille motocycliste a fait état d'un accident à 16:15 le 09/08/2021, suite à quoi le service des accidents de circulation à Ain Borja s'est présenté sur place et procédé aux démarches qui s'imposent légalement et établi un croquis. De même, il a été vérifié que le conducteur ne disposait pas des papiers de la moto alors qu'il était poursuivi par les policiers motards, suivant les déclarations de son accompagnant, qui a affirmé lors de son audition qu'ils ont été poursuivis par les agents de police car ils n'ont pas obtempéré, ne portaient pas de casque et ne disposaient pas des papiers de la moto, dont le moteur a été modifié et les carénages enlevés. Le ministère public a réitéré sa volonté ferme de garantir les droits et libertés et sa mobilisation permanente pour préserver la sûreté et la sécurité des citoyens et interagir avec leurs plaintes et doléances dans le cadre du strict respect de la loi et de l'égalité.