La nouvelle tentative du régime politico-militaire algérien d'influencer les pays africains à suivre sa thèse sur le Sahara, s'est soldée par un échec retentissant, à l'occasion d'une réunion organisée à Oran sous le thème « paix et sécurité », visant à faire apprendre aux nouveaux membres africains du Conseil de sécurité la leçon pro-séparatiste du polisario. Organisée sur trois jours, une réunion au niveau africain, décidée par l'Algérie, devait « officiellement » discuter des moyens de renforcer une voix africaine unique dans les instances de l'ONU et de l'UA. Mais pour l'Algérie, cette réunion est en réalité un moyen de faire passer son unique préoccupation, à savoir son obsession contre le Maroc, avec comme sujet central le Sahara. Tentative d'influence des pays africains du Conseil de sécurité En effet, l'Algérie qui a créé les milices séparatistes du polisario qui revendiquent le Sahara marocain, milite toujours pour faire entendre cette version auprès de la communauté internationale. Objectif affiché: Influencer le Conseil de sécurité de l'ONU en charge du dossier, et peser avec son réseau créé au sein de l'Union africaine durant ses presque 20 années d'hégémonie aux côtés de l'Afrique du sud, sur l'organisation continentale. Dans sa stratégie, Alger joue sur deux tableaux, d'un côté, elle tente de torpiller les résolutions du Conseil de sécurité, notamment avec l'aide de son allié la Russie qui lui vend des armes, et d'un autre, tente de faire récupérer le dossier par l'Union africaine où son influence est incontestable depuis 19 ans, en l'absence du Royaume. C'est d'ailleurs sous son impulsion que lorsque l'OUA s'est transformée en UA en 2002, a fait admettre le milice du polisario en tant que membre. C'est ainsi que cette réunion a été organisée à Oran sur « la paix et la sécurité en Afrique » vise essentiellement à influencer les Etats africains membres du Conseil de sécurité en les exhortant à parler à accorder leurs violons. « Nous pensons qu'il y a encore plus de place pour l'amélioration, pour atteindre notre objectif commun d'une Afrique parlant d'une seule voix capable d'influencer le processus décisionnel au sein du Conseil de sécurité de l'ONU », a en ce sens, déclaré le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, lors de cette réunion. En amont de cette rencontre, le ministère algérien des Affaires Etrangères a annoncé sans le citer clairement l'objectif, en soulignant la nécessité de « coordination et la coopération entre les pays africains membres du Conseil de sécurité de l'ONU et les autres membres de l'UA » dans le but de faire « entendre la voix de l'Afrique au sein du Conseil de sécurité (...) concernant les questions de paix et de sécurité ». En d'autres termes, la question du Sahara, que l'Algérie lie à ces deux thèmes, la paix et la sécurité. Et, actuellement, ces pays sont le groupe des A3, le Kenya, le Niger et la Tunisie, pays à la botte de l'Algérie et sur lequel elle compte pour influencer les autres membres du groupe. Pour preuve de la soumission de la Tunisie envers l'Algérie, lors du dernier conseil de sécurité consacré à la question du Sahara, seule la Tunisie et la Russie s'étaient abstenues en faveur de la dernière résolution prolongeant le mandat de la mission onusienne (Minurso) votée le 29 octobre. En outre, le ministre des Affaires Etrangères tunisien, Othmane Jerandi, qui a atterri mardi soir en Algérie pour participer à cette réunion, était à bord du même avion qui transportait son homologue algérien, rentrant chez lui après le Sommet Chine- Afrique de Dakar, encore une fois la preuve de l'entente entre l'Algérie et la Tunisie dont le mandat au sein du Conseil de sécurité expirera le 31 décembre. Personne à la réunion d'Oran Alors que l'Algérie avait affiché l'ambition de faire de ce rendez-vous une occasion de retourner le cerveau des ministres des Affaires Etrangères, après avoir déjà commencé ce travail à Dakar, cette réunion a été largement boudée par les pays africains. Seuls, Othmane Jerandi, le ministre tchadien des Affaires étrangères, Cherif Mahamat Zene, le ministre des Affaires étrangères d'Angola, Antonio Titi, et le ministre des Affaires étrangères d'Ethiopie, Demeke Mekonnen Hassen ont représenté leur pays à cette conférence. L'Algérie tablait sur une plus grande représentativité des pays africains et surtout celle des ministres des pays membres du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA) mais elle a surtout brillé par les absences, notamment des pays visés par cette invitation Kenya (A3), le Ghana et le Gabon. Par ailleurs, le Commissaire de l'Union africaine aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité, Bankole Adeoye, qui était en déplacement à Rabat le 16 novembre a également jugé inutile de se déplacer à Oran, et a seulement envoyé un message lu en son nom. Enfin, le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki, dont la présence était très attendue n'a pas donné suite à l'invitation d'Alger. L'Algérie ne compte pas s'arrêter dans son ambition d'influencer le Conseil de sécurité de l'ONU et les pays membres de l'Union africaine, en 2024-2025, le pays va siéger au Conseil de sécurité de l'ONU, a annoncé Ramtane Lamamra, en exprimant « la gratitude de l'Algérie aux membres de l'UA qui ont soutenu sa candidature ».