A Oran, l'Algérie n'a pas réussi à mobiliser les pays africains membres du Conseil de sécurité pour défendre les positions du Polisario. En témoigne le nombre important d'absents à la réunion. La réunion d'Oran, inaugurée jeudi 2 décembre, destinée à orienter les pays africains siégeant au Conseil de sécurité à parler d'une seule voix et défendre les positions du Polisario, n'a pas eue le succès escompté par ses organisateurs. Au niveau de la qualité de la représentativité, les principaux concernés par cette invitation, à savoir le Kenya, le Ghana et le Gabon, pays membres de l'instance exécutive de l'ONU, n'ont pas envoyé leurs ministres des Affaires étrangères à Oran. Seul le chef de la diplomatie de la Tunisie a assisté à la conférence. Othmane El Jarandi a atterri mercredi soir à l'aéroport d'Oran en provenance de Dakar à bord du même avion qui a transporté Ramtane Lamamra. Une présence qui confirme, une nouvelle fois, la proximité entre l'Algérie et son voisin tunisien. Pour rappel, Tunis s'était abstenue, aux côtés de Moscou, lors du vote de la résolution 2602 adoptée le 29 octobre par les Quinze, prorogeant le mandat de la MINURSO d'une année supplémentaire au Sahara occidental. Le mandat de la Tunisie au Conseil de sécurité expirera le 31 décembre. Moussa Faki et Bankole Adeoye ont également boudé la réunion Le Commissaire de l'Union africaine aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité, Bankole Adeoye, a également boudé la réunion. Le Nigérian s'est contenté d'adresser un message aux participants, lu en son nom par le directeur de gestion des conflits auprès de l'UA, Alhaji Sarjoh. Et pourtant, le Nigérian s'est rendu, le 16 novembre à Rabat, où il a abordé avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, la réforme du Conseil de paix et de sécurité de l'UA. A Rabat, Bankole Adeoye a eu également des entretiens avec le ministre délégué chargé de l'Administration de Défense Nationale, Abdellatif Loudiyi, et l'inspecteur général des Forces armées royales, le général Belkhir El Farouk. Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki, était également sur la liste des VIP absents de ce rendez-vous organisé par le ministère algérien des Affaires étrangères. Pour mémoire, la Sud-africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, qui occupait le même poste, avait effectué le déplacement à Oran, en décembre 2015, pour assister à la 4e édition de cette conférence. Cette édition 2021 aura brillé par les chaises vides. Au niveau des pays africains, outre la Tunisie, il n'y a eu que le Tchad, l'Angola et l'Ethiopie. Pire, le chef de la diplomatie d'Addis-Abeba a manifesté publiquement son désaccord avec son hôte. Alors que Ramtane Lamamra a réitéré l'appel de son pays pour accorder «un rôle plus important à l'Union africaine dans la prévention et la résolution des conflits», une référence exclusive de sa part à la question du Sahara occidental, Demeke Mekonnen Hassen a rétorqué que l'aide des Nations unies pour l'instauration de la paix et la sécurité en Afrique est «essentielle».