Lors de la rencontre de ce mardi, qui a réuni les syndicats les plus représentatifs du secteur de l'enseignement avec leur tutelle, le ministre Chakib Benmoussa n'a rien cédé concernant les nouvelles conditions d'accès à la profession, annoncées récemment, qui ont créé une large polémique, mais dont il est très convaincu. Le point. Le département de Chakib Benmoussa a annoncé vendredi 19 novembre une série de conditions de recrutement des enseignants et cadres administratifs parmi lesquelles, la mise en place d'une procédure de pré-sélection au concours écrit sur la base de critères objectifs et rigoureux, l'introduction d'une lettre de motivation exigée des candidats, la fixation de l'âge à 30 ans ou encore l'impossibilité des enseignants du privé de rejoindre le secteur public sans l'accord de leur patron. Des conditions qui n'ont pas été du goût des syndicats de l'enseignement qui y voient une « discrimination« , en plus du fait qu'ils n'ont pas été informés de ces nouvelles mesures, alors qu'ils s'étaient réunis avec le ministre quelques jours avant l'annonce. Lors de la réunion de ce mardi, les syndicats les plus représentatifs du secteur (UMT, FNE, SNE, UGTM, FDT) ont dénoncé les dernières mesures prises par le ministère. « Nous avons été surpris par la dernière annonce du ministère et nous l'avons bien exprimé au tout début de la réunion. Surtout que nous étions en plein dialogue avec la tutelle quelques jours avant, au sujet des dossiers revendicatifs des professionnels du secteur. Mais le ministère a subitement décidé de prendre ces mesures sans nous associer aux discussions. Il s'agit là de mesures qui nous touchent profondément et qui constituent les bases du système au niveau de la gestion des ressources humaines. Et partant de là, commence le débat sur le statut qui est l'un des sujets posés sur la table des discussions« , a déclaré à Hespress Fr, Abdelghani Raki, secrétaire général du Syndicat national de l'enseignement (SNE) affilié à la CDT. Lors de la réunion de ce mardi, les syndicats ont demandé au ministre de l'Education nationale, Chakib Benmoussa, de revenir sur sa décision. Mais ce dernier ne veut rien entendre. Il tient plus que jamais à ces conditions d'accès à la profession, qui pour lui, constituent une étape « douloureuse« , peut-être, mais « nécessaire » pour la réforme du système éducatif afin de répondre aux revendications des familles marocaines pour une école publique de qualité. L'autre condition qui a suscité l'indignation des syndicats, c'est l'incapacité d'un enseignant du privé de rejoindre l'école publique sans une autorisation de son patron, soit le directeur de l'établissement privé. Selon Raki, « la pression subie par le ministère de la part des lobbys de l'enseignement privé qui voient leurs enseignants quitter l'école privée pour le public, a poussé la tutelle à mettre en place cette condition qui laisse l'enseignant à la merci du patron de l'école où il ne bénéficie même pas d'une assurance maladie, dans certains cas de figure », a-t-il soulevé. Après l'insistance des syndicats sur ce point précis, le ministère de l'Education a finalement cédé, mais de manière « floue », en acceptant la remise d'une copie de la démission de l'enseignant souhaitant quitter le privé pour le public. Mais sans préciser si la démission doit-être acceptée par la direction de l'école ou simplement légalisée, nous explique le syndicaliste. Interrogé si le ministère a été réceptif lors de cette réunion aux cris de détresse émanant des personnes concernées par les nouvelles conditions d'accès à la profession, le SG du SNE nous affirme que « le ministère ne veut pas revenir sur sa décision« .