Un rapport en date du 14 octobre 2021 du « Congressional Research Service (CRS) ou (Centre de recherche du Congrès américain), intitulé "Russian Arms Sales and Defense Industry" ou "les ventes d'armes russes à l'étranger" indique en préambule que les ventes d'armes favorisent la défense de la Russie et les relations politiques avec d'autres pays et soutiennent d'importantes industries nationales. Il indique surtout la dépendance de l'Algérie envers ce pays dont elle est la troisième cliente après la Chine et l'Inde. Certains membres du Congrès se sont même dits préoccupés par le fait que les ventes d'armes russes soutiennent les activités agressives et malveillantes de la Russie, favorisent les conflits et l'insécurité régionale et rivalisent avec les ventes d'armes américaines, et ce en dépit que les administrations et le Congrès américains aient imposé des sanctions contre l'industrie russe de la défense et les exportations d'armes. La Russie, rappelle le CRS est le deuxième exportateur mondial d'armes, derrière les Etats-Unis. La Russie exporte des armes dans plus de 45 pays et a représenté environ 20 % des ventes mondiales d'armes depuis 2016. De nombreux pays entretiennent des relations d'armes de longue date avec la Russie, certains remontant à l'Union soviétique. Malgré sa présence mondiale, la Russie exporte la majorité de ses armes vers cinq Etats (répertoriés par ordre alphabétique) : Algérie, Chine, Egypte, Inde et Vietnam. L'Inde est le plus grand importateur d'armes russes depuis 2016. La Russie tente d'élargir sa clientèle et poursuit agressivement de nouveaux marchés au Moyen-Orient, en Asie et en Afrique. L'Algérie le plus gros budget de défense d'Afrique dépend profondément de la Russie "L'Algérie, un exportateur mondial d'énergie avec le plus gros budget de défense d'Afrique, est l'une des principales destinations de l'armement russe, derrière l'Inde et la Chine" dit encore le think tank du Congrès américain, relevant que sur la période 2016-2020, l'Algérie représentait 15 % des Exportations d'armes russes. Cela est dû selon le document au "renversement de Mouammar Kadhafi, auparavant un client de l'armement russe, et à l'instabilité accrut en Libye ce qui a privilégié l'Algérie en tant que premier client de la région" de la Russie. "La Russie apparaît déterminée à conserver sa part de marché en Algérie en raison de la forte demande et de la capacité de payer de l'Algérie", note-t-on encore. Le rapport va plus loin et énumère quelque peu l'armement cédé à l'Algérie "une large gamme d'armes russes acquit par l'armée algérienne, y compris certains des systèmes les plus avancés disponibles, tels que les missiles balistiques à courte portée Iskander-E, les sous-marins diesels-électriques de type Kilo, le S-300PMU2 et le Pantsyr-S1, missiles antichars ; Yak 130 et Su-30MK FGA ; transports et hélicoptères de combat ; chars de combat T-90S..." Le rapport du CRS américain note la forte dépendance de l'Algérie envers la Russie, qui ne date pas d'hier, la cordialité des liens remontant à la guerre d'indépendance et à la guerre froide avec la France et ce, "bien que la Chine ait également fourni des équipements à ce pays d'Afrique du Nord, y compris de l'artillerie automotrice". Le CRS dévoile également la mise en place d'une industrie de défense locale en Algérie, avec la création d'un certain nombre de co-entreprises avec des partenaires étrangers tels que le groupe italien d'aérospatiale et d'armements Leonardo et le conglomérat industriel allemand spécialisé dans l'armement et l'équipement automobile Rheinmetall. L'Algérie, profite en cela du plus gros budget défense d'Afrique, et d'une décennie financièrement bonne grâce à ses exportations énergétiques, s'est mise à stocker toutes sortes d'armement russe. Tant et si bien qu'aujourd'hui elle en bombe le torse et se prend à menacer toute la région qui lui est limitrophe. L'armée algérienne dépend massivement des armes russes, et le pays a utilisé ses exportations de pétrole et de gaz naturel pour financer de nombreux achats d'armes depuis qu'il s'est lancé dans un effort de modernisation militaire au début des années 2000. Pour sa part la Russie reste déterminée à conserver sa part de marché en Algérie en raison de la forte demande et de la capacité de cette dernière à payer pour les armes russes. Des systèmes d'armement si sophistiqués et si limités une fois mis à l'épreuve Pourtant, ces systèmes d'armement ont montré leurs limites une fois mis à l'épreuve. Comme lors de la guerre en Syrie et du conflit du Haut-Karabakh, entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie (automne 2020). S'agissant du missile Iskander, l'Arménie en a tiré durant la guerre de 2020 au Haut-Karabagh, mais selon le Premier ministre de ce pays, ils ont été inefficaces. Un tir vers la région de Bakou a été intercepté par un missile israélien sol-air Barak 8, selon Air et Cosmos. Idem pour le système Pantsir. L'armée israélienne en aurait détruit un système appartenant aux forces armées syriennes en 2018 ; des drones turcs en ont détruit plusieurs pendant la guerre civile syrienne début 2020 lors de l'offensive de Maarat al-Nouman et Saraqeb. Ces destructions ont été pour la plupart filmées. Toujours selon le CRS, en 2006, la Russie avait annulé une dette 4,6 milliards de dollars de l'Algérie en échange de la signature de 7,5 milliards de dollars de nouveaux contrats d'armes. La Russie a représenté 80 % des importations d'armes de l'Algérie de 2006 à 2013, selon SIPRI. Seule ombre au tableau à la suite de tensions entre les pays pendant une certaine période, l'Algérie avait renvoyé des chasseurs MiG-29 pour leur mauvaise qualité. La Russie avait alors progressivement commencé à perdre des parts de marché avant de revenir en force. Depuis 2014, la Russie a agressivement cherché à réaffirmer son rôle de principal fournisseur d'armes de l'Algérie et pour l'heure réussit dans cette orientation profitant en cela de l'incrédulité du régime d'Alger.