Le Policy Center for the New South (PCNS) et le Centre HEC de Géopolitique à Paris organisent, le vendredi 29 octobre 2021, une nouvelle édition des « Dialogues stratégiques ». S'inscrivant dans la continuité de la collaboration fructueuse entre les deux centres, cette édition s'articulera autour de l'impuissance de la puissance et les contours et enjeux de l'Indopacifique, précise le PCNS, notant que les Dialogues Stratégiques sont des séminaires s'étalant sur une journée entière lors desquels décideurs et experts échangent avec une audience de chercheurs établis et de praticiens autour d'une question portant sur un enjeu global et une problématique d'intérêt régional. La première partie traitera de l'impuissance des puissances, notamment celle des Etats-Unis en Afghanistan avec le retour des Talibans dès le retrait américain. Là où elle a promis voilà 10 ans d'installer une démocratie durable, l'administration américaine, après avoir perdu des vies, se retrouve devant le fait accompli qu'est la prise du pouvoir par les talibans triomphalement entrés dans Kaboul. Cette impuissance est également remarquée en Syrie, en Libye et partout où la U.S. Army a tenté de faire plier un adversaire. Le Moyen-Orient a toujours été un point constant de convergence et d'affrontement de multiples influences. Sa position géographique au carrefour de l'Europe, de l'Afrique et de l'Asie, sa situation au débouché de la Route de la soie et de la Route des Indes, puis au XXe siècle son importance stratégique dans l'approvisionnement des économies mondiales en hydrocarbures, en ont fait le champ clos des rivalités de puissances. Pourtant ces puissances, autant qu'elles soient, n'ont jamais imposé une paix durable dans la région, et ces pays, Iraq, Libye, Syrie ont toujours semblé ne pas vouloir ployer sous le joug d'un hégémon quelconque. L'impuissance de la puissance prend tout son sens dans cette région. La deuxième partie se concentrera sur le Bassin Indo-Pacifique. Cet espace est en train de structurer le discours géostratégique non seulement des pays de la région -à commencer par le Japon et l'Australie, mais aussi de plusieurs pays occidentaux: les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, le Royaume Uni, et même l'UE dans son ensemble. L'espace Indo-Pacifique, semble plus que jamais en passe de reconfigurer la géopolitique mondiale. Cet état de fait est de surcroît motivé par le fait que le Bassin est train de devenir le cœur battant du commerce international et le centre de la croissance économique mondiale, d'autant qu'il concentre à lui seul 50 % de la population mondiale. La stratégie occidentale d'aujourd'hui dans cet espace oscille entre deux approches concurrentes: pour les Etats-Unis, il s'agit principalement de constituer une coalition acquise à une politique de « China Containment », alors que la France, qui dispose dans l'espace indo-pacifique d'importants départements et territoires ultramarins, essaie de se positionner comme une puissance stabilisatrice sans hostilité déclarée vis-à-vis de Pékin. Ce panel s'attachera non seulement à définir les contours géoéconomiques et géopolitiques du Bassin Indo-Pacifique, mais aussi à le positionner par rapport à la Chine.