L'Association marocaine de protection des biens publics (AMPBP) a appelé le ministère de l'Intérieur à « intervenir d'urgence pour faire respecter la loi et contribuer efficacement à la quiétude de la chose de la vie publique et également afin de lutter contre la corruption et la dilapidation des deniers publics ». L'association s'exprimait en dénonçant un contexte relatif aux élections de circonstances, après celles du 08 septembre dernier, et dont il a été constaté des « pratiques illégales et incompatibles avec les normes éthiques » notamment dans celles du choix des présidences de communes et de régions. L'AMPBP, rejoignant en cela d'autres ONG de défense des droits de l'Homme, a déploré la présentation par nombre de partis et leur validation par les autorités de candidatures d'anciens élus impliqués ou présumés impliqués dans des affaires de corruption et de dilapidation de deniers publics, commis dans l'exercice de leurs mandats et portées devant la justice. « Des élus sont impliqués dans des affaires de corruption et de pillage de fonds publics, et certains d'entre eux sont même poursuivis, et des décisions judiciaires ont même été rendues à leur encontre, tandis que d'autres ont reçu des rapports officiels documentant de graves déséquilibres financiers, juridiques et administratifs. Néanmoins, le ministère de l'Intérieur n'a pas fait ce que la loi dicte, et n'a pas tenu à mettre en œuvre les exigences légales », souligne l'AMPBP. Des lois accordent le pouvoir de révoquer Et l'Association de poursuivre : « Les conditions économiques et sociales que traverse notre pays, et le contexte national, obligent plus que jamais le Ministre de l'Intérieur à contribuer à la confiance dans les institutions et donner de l'espoir quant à l'avenir en combattant toutes ces pratiques honteuses et néfastes au service public et à son éthique ». Pour le président de l'AMPBP, Mohamed El Ghalloussi, « le document adressé au ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, se fonde sur un ensemble d'exigences légales, parmi lesquelles figurent les loi organiques relatives aux communes, conseils et régions ». Dans une déclaration à Hespress, El Ghalloussi, a estimé que « ces lois accordaient au ministre de l'Intérieur le pouvoir de révoquer certains membres de groupes et chefs de conseils impliqués dans les déséquilibres financiers. Malheureusement, cela n'est pas le cas et ce, malgré la publication de rapports officiels à leur encontre, que ce soit par le HCP ou par l'Inspection générale rattachée au ministère de l'Intérieur ». Même son de cloche chez les autres ONG Le militant associatif a outre, souligné que « les déséquilibres constatés sont incompatibles avec la réglementation et les lois en vigueur, et nuisent aux intérêts des communes et régions, ainsi qu'à l'éthique de la fonction publique », appelant le ministère de l'Intérieur à « exercer les pouvoirs légaux qui lui sont accordés ». Mais la voix du président de l'AMPBP n'est pas la seule concordante à cet esprit. Ahmed Bernoussi, président de Transpary Maroc l'avait dénoncé en septembre via Hespress.fr « Nous estimons que c'est un mauvais signe pour la démocratie et la transparence et l'image du Maroc », tout en s'interrogeant « Que peuvent apporter ces gens avec ce passé de "pris la main dans le sac", en tant que gestionnaires de communes, parlementaires ou responsables dans les régions, quel image vont-ils donner aux citoyens marocains et même aux investisseurs étrangers. C'est vraiment déplorable de valider de telles candidatures, que ce soit au niveau de l'autorité locale ou de l'Intérieur. C'est une très mauvaise image que l'on donne du Maroc ».