Dans un communiqué relatif aux élections du 08 septembre, Transparency Maroc dénonce des « pratiques illégales et incompatibles avec les normes éthiques » d'une démocratie. « Nous avons constaté pour ces élections que ce soit au niveau de la désignation des candidats, aux étapes post-vote de la campagne électorale ou dans la constitution des bureaux, pour ce qui est, des régions ou des communes, que l'argent a coulé à flot », nous dit Ahmed Bernoussi, Secrétaire général de l'Association marocaine qui lutte pour la transparence et la bonne gouvernance et contre la corruption et que Hespress.fr a contacté. Bernoussi dans sa déclaration s'est aligné sur l'esprit du document émis la veille par Transparency Maroc. Cette dernière y avait constaté effectivement, « avec regret, la persistance de pratiques illégales et contraires aux valeurs de l'éthique, ayant gravement entaché ces élections » et les a énumérées ainsi. Transparency Maroc a, en effet, déploré la présentation par nombre de partis et leur validation par les autorités de candidatures d'anciens élus impliqués ou présumés impliqués dans des affaires de corruption et de dilapidation de deniers publics, commis dans l'exercice de leurs mandats et portées devant la justice. « Nous estimons que c'est un mauvais signe pour la démocratie et la transparence et l'image du Maroc », nous dit Ahmed Bernoussi. Et le SG de s'interroger « Que peuvent apporter ces gens avec ce passé de "pris la main dans le sac", en tant que gestionnaires de communes, parlementaires ou responsables dans les régions, quel image vont-ils donner aux citoyens marocains et même aux investisseurs étrangers. C'est vraiment déplorable de valider de telles candidatures, que ce soit au niveau de l'autorité locale ou de l'Intérieur. Partant de là, on va les retrouver malheureusement dans certaines communes, au Parlement dans les régions, c'est une très mauvaise image que l'on donne du Maroc ». Le SG de Transparency dira à propos « il y a vraiment un manque de volonté politique pour lutter contre la corruption et contre la dilapidation de l'argent public », poursuivant par ailleurs il fera cet appel, « aussi nous demandons au ministère Public de procéder à des jugements rapides pour que les personnes poursuivis soient jugées et que l'on sache qu'elles sont innocentes ou coupables pour tranquilliser la rue ». Autre point qui aura retenu l'attention de notre interlocuteur, l'impossibilité d'accès aux données essentielles sur les suffrages, en dehors des résultats officiels annoncés par le ministère de l'intérieur.« Là, nous constatons que la constitution et la loi d'accès à l'information ne sont pas respectées et que les citoyens, les médias n'ont pas eu l'information complète ou adéquate sur les résultats des élections et là aussi c'est une mauvaise image que l'on donne du pays quant à la transparence de ses élections » nous dira-t-il encore. Transparency Maroc, à cet effet, a appelé dans son communiqué les autorités à mettre à la disposition du public les informations exhaustives sur les élections conformément à l'article 27 de la constitution et à la loi 31-13, relative au droit d'accès à l'information. Transparency Maroc a en outre dénoncé avec force la persistance de ces pratiques qui engagent la responsabilité des formations politiques et celle des pouvoirs publics. Elles sapent davantage la confiance du citoyen et fragilisent les institutions issues des élections. A titre de rappel, l'Association Transparency Maroc (TM) créée le 6 janvier 1996, a été reconnue d'utilité publique par un décret n° 2.09.391 du 11 juin 2009. C'est une organisation non gouvernementale (ONG) qui adhère aux principes contenus dans la charte de Transparency International, organisation internationale qui s'est donnée comme objectif de lutter contre la corruption á travers le monde.