Nicolas Sarkozy a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel de Paris à la peine maximale de un an de prison ferme pour financement illégal de sa campagne pour la présidentielle 2012, dans l'affaire Bygmalion. La peine sera directement aménagée, a précisé le tribunal. Cette nouvelle condamnation intervient sept mois après celle prononcée à son encontre pour corruption dans l'affaire dite « des écoutes ». Le tribunal de correctionnel de Paris a rendu sa décision ce jeudi matin dans ce dossier portant sur les dépenses excessives de la campagne présidentielle de 2012 de Nicolas Sarkozy. L'ancien chef de l'Etat français, absent de l'audience, « a poursuivi l'organisation de meetings », après avoir été « averti par écrit du risque de dépassement » du plafond légal, a dit la présidente de la 11e chambre correctionnelle Caroline Viguier. « Ce n'était pas sa première campagne, il avait une expérience de candidat », a poursuivi la magistrate. La présidente du tribunal correctionnel a fait valoir que cette fraude avait « porté atteinte à la confiance qu'il était possible d'attendre des prévenus » et « porté atteinte au souci de transparence du législateur ». Le tribunal doit ensuite prononcer les peines de l'ancien président et des 13 autres personnes à comparaître dans ce dossier, toutes également déclarées coupables. Les dirigeants de Bygmalion reconnus coupables de complicité de faux et usage de faux pour avoir participé au système de ventilation mis en place pour masquer l'explosion des dépenses de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy. Bygmalion avait adressé des fausses factures à l'UMP pour plusieurs meetings du candidat. Franck Attal, Bastien Millot, Sébastien Borivent et Guy Alves sont reconnus coupables. Nicolas Sarkozy faisait face à la justice pour les dépenses excessives de sa campagne présidentielle en 2012. Le parquet avait requis un an de prison dont six mois avec sursis et 3.750 euros d'amende à son encontre. Nicolas Sarkozy devient ainsi le deuxième ancien président condamné sous la Ve République, après feu Jacques Chirac en 2011 dans l'affaire des emplois fictifs de la ville de Paris. Sarkozy et les déboires judiciaires Sarkozy n'en est pas à sa première condamnation. En mars, il avait été déclaré coupable de corruption et trafic d'influence dans l'affaire des écoutes. Le Parquet national financier avait requis le 8 décembre dernier, quatre ans de prison, dont deux avec sursis, à l'encontre de l'ex-chef de l'Etat. Son avocate plaidait la relaxe. Pour autant il n'ira pas en détention en prison, mais il aura tout de même un casier judiciaire. Le tribunal correctionnel a estimé qu'un « pacte de corruption » avait été conclu entre l'ex-président, aujourd'hui âgé de 66 ans, son avocat Me Thierry Herzog (condamné au demeurant à cinq ans d'interdiction d'exercer) et l'ancien haut magistrat Gilbert Azibert, également condamnés. Les faits remontent à 2014. Sarkozy était suspecté d'avoir tenté d'obtenir d'un magistrat à la Cour de cassation, Gilbert Azibert, des informations confidentielles le concernant, voire de faire annuler la saisie de ses agendas présidentiels après avoir obtenu un non-lieu dans l'affaire Bettencourt. Me Azibert, avocat général dans une chambre civile, n'intervenait pas directement dans ce dossier, mais il aurait joué de ses relations. En échange, Sarkozy aurait promis d'intervenir en faveur du magistrat pour qu'il obtienne un poste de prestige à Monaco. Devant le tribunal, ses avocats avaient fait valoir qu'in fine Nicolas Sarkozy n'avait pas eu gain de cause devant la Cour de cassation et que Gilbert Azibert n'avait jamais eu de poste à Monaco.