Les femmes continuent d'être sous représentées dans la politique au Maroc, en témoignent les résultats des élections législatives du 8 septembre. Seules 5 femmes ont réussi à obtenir un siège dans les circonscriptions locales. Alors que le Maroc a garanti depuis une décennie déjà la parité comme principe inaliénable dans la Constitution de 2011, précisément à travers l'article 19 qui stipule que « l'homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental » et a parallèlement instauré un système de quotas pour renforcer la présence de la femme en politique, dans la pratique, le Maroc peine toujours à mettre en pratique ces engagements. Si les textes électoraux ont mis en place des mécanismes via le système de quota qui devait permettre au moins à 90 femmes d'accéder à la députation (avec un objectif d'au moins 22% de représentativité) en imposant aux partis de les inclure, les résultats des législatives démontrent qu'il n'est pas encore respecté. Au niveau des élus locaux, seules 5 femmes font partie des listes des élus lors de ces dernières élections législatives, et cela n'a pas échappé aux observateurs internationaux qui ont tous déploré une sous représentation de la femme. Pour ce scrutin général, si l'on compte uniquement les 92 circonscriptions locales (qui représentent 305 sièges), le taux de réussite des femmes constitue moins de 2%, et au niveau de la chambre des représentants, les femmes représentent moins du quart des sièges. Depuis 1993, le nombre de femmes ayant fait leur entrée dans la vie politique n'a cessé d'augmenter sans jamais arriver à l'objectif escompté lui-même loin de la parité que la Constitution consacre. Les Marocaines représentaient 20,51 % de la chambre des représentants en 2016 contre 16,96 % en 2011 et 10,46 % en 2007. Grâce au système de quota qui est perçu comme une mesure de discrimination positive mais toutefois nécessaire comme première étape avant l'instauration d'une parité parfaite, les Marocaines ont réussi à renforcer leur présence en politique en passant de 0,5% à 21% entre 1998 et 2016. A la Chambre des représentants, leur nombre est passé de 2 femmes députées à 35 entre les élections de 1993 et celles de 2002. Cette faible représentativité politique des femmes marocaines est triple, elle l'est au niveau local, au niveau du Parlement mais également au niveau du gouvernement, en ne représentant en moyenne 15% de l'équipe gouvernementale. Le Maroc reste également à la traine au niveau régional et mondial et est loin derrière la parité parfaite des Emirats arabes unis, un modèle arabe et mondial puisque le pays se classe au 4ème rang mondial avec 50% de représentativité féminine. Selon un classement de l'Union interparlementaire datant de 2020, le royaume occupe de son côté la 102ème place mondiale, dans la région du Maghreb, il se classe avec sa représentativité de 20,51 % derrière l'Algérie et la Tunisie qui sont à des scores de 25,76 % et 22,58 % au niveau de la chambre basse.