Le ministère de l'Education espagnole recrute près d'une cinquantaine d'enseignants pour l'éducation de plus de 1000 mineurs marocains entrés irrégulièrement au préside occupé de Sebta en mai dernier. Après l'échec de l'opération de renvoi ou de rapatriement des mineurs non accompagnés, coordonnée avec les autorités marocaines, à la suite d'une décision de justice, le gouvernement local du préside occupé de Sebta fait face à la tâche d'éduquer plus de 1 000 mineurs marocains. Après avoir identifié cinq lycées pour accueillir les mineurs marocains encore en âge scolaire (entre 12 et 16 ans), les autorités du préside occupé de Sebta, en coordination avec le ministère espagnol de l'Education, recrutent désormais une cinquantaine d'enseignants pour assurer leur éducation. Au moins 260 enfants de moins de 16 ans seront inscrits dans cinq collèges et lycées de la ville occupée, et plus de 750 enfants de 16 à 18 ans recevront des cours dans des espaces aménagés dans les mêmes structures d'accueil où ils se trouvent actuellement, rapporte El Pais. 47 enseignants et une vingtaine de conseillers Citant des sources confirmées au sein du ministère de l'Education, le quotidien espagnol affirme que ce dernier « embauchera 47 enseignants et une vingtaine de conseillers pour servir les enfants ». Le plan, dans sur lequel l'Education travaille depuis une semaine en coordination avec le gouvernement local et la Direction provinciale de l'Education de Sebta, couvrira l'ensemble du cours, qu'il soit ou non décidé de réactiver les rapatriements qui ont été gelés la semaine dernière par un juge de Sebta. Celui-ci a, pour rappel, signalé « les irrégularités de la procédure qui, selon le magistrat, avait ignoré les exigences légales établies pour l'expulsion des mineurs », indique la même source. Dans le détail, El Pais précise qu'entre 10 et 12 enfants fréquenteront les classes maternelles et primaires, intégrées dans les salles de classe avec le reste de leurs camarades qui étudient déjà dans la ville occupée. Pour les près de 250 élèves d'âge secondaire, des classes de premier accueil et d'immersion linguistique seront créées dans lesquelles une équipe d'au moins 27 personnes évaluera les compétences pédagogiques des enfants pour les orienter vers les cours correspondants et évaluer la création de salles de classe de lien ou des cours de soutien. Les premiers cours seront dispensés l'après-midi, ce qui entraînera un doublement qui empêchera les mineurs sous tutelle depuis mai de coïncider avec le reste des élèves. L'accueil des mineurs coûte de 1,5 à 1,8 million d'euros par mois « Il est important que la scolarisation se fasse dans les centres eux-mêmes », souligne Catalina Perazzo, de l'ONG Save The Children. « Ce n'est pas une solution idéale, mais elle peut fonctionner comme une première phase de pont pour leur intégration progressive selon les différents niveaux », soutient-elle. Le plan peut également servir d'expérience pilote pour établir un mécanisme de réponse à long terme, indépendamment de la situation « exceptionnelle » laissée à Senta par l'afflux des migrants, entre le 17 et le 19 mai, quand plus de 10000 migrants, dont un nombre incertain de mineurs (entre 1 500 et 3 000) avaient franchi la frontière entre Fnideq et Sebta. Par ailleurs, El Pais rappelle que plus de 1000 mineurs non accompagnés séjournent dans une ville de 85 000 habitants et pratiquement sans ressources d'accueil dans ses 19 kilomètres carrés. Jusqu'à présent, les mineurs ils sont répartis dans un centre et deux structures temporaires, ainsi que diverses ressources pour l'accueil des filles et des garçons à profil plus vulnérable. L'accueil des mineurs coûte à lui seul à la ville entre 1,5 et 1,8 million d'euros par mois. Sebta recevra une injection de quelque 6,3 millions pour l'aménagement un espace dans une ancienne prison, d'un nouveau centre pour mineurs qui ne sera pas prêt dans moins d'un an et dont les travaux ne sont pas encore entrés en phase d'appel d'offres.