A un moment où tous les regards, au niveau national et international, scrutent la gestion de la pandémie de Covid-19 dans le monde, les autorités algériennes, elles, quand il ne s'agit pas de titiller le voisin de l'ouest, consacrent leur temps, à harceler les médias indépendants et à accélérer les poursuites, procès et emprisonnements contre les journalistes et la fermeture des structures médiatiques. C'est ainsi que le régime via, l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) interposée, a publié deux communiqués annonçant la fermeture de deux chaînes satellitaires privées en raison de ce qu'elles ont appelé des « manquements à l'éthique professionnelle » constatés lors de leurs activité. Cela est passé presqu'inaperçu en raison des évènements. L'organisme gouvernemental chargé de contrôler l'activité des chaînes satellitaires a annoncé avoir adressé deux demandes au ministère algérien de l'Information, afin de fermer la chaîne « Al-Bilad TV » et lui retirer son accréditation pendant une semaine, à compter du 24 août 2021 à minuit. La tutelle, qui ne s'est pas faite priée pour ce faire , a acquiescé aussitôt. Le ministère précisant même qu'il « confirmait le retrait de l'accréditation de la chaîne, en demandant aux autorités compétentes d'appliquer la décision de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel ». Le motif invoqué quant à cela « manquements à l'éthique professionnelle » commis par la chaîne satellitaire en matière de diffusion de programmes violant les lois de protection de l'enfance. Evidemment, aucunes autres explications n'ont été fournies. À « Al-Bilad TV », ce sera en bouche cousue, n'entre mouche, une semaine durant. Un moindre mal on va dire. D'ailleurs, la direction d'El Bilad, au regard du contenu du communiqué et histoire de ne pas polémiquer, a affirmé qu'elle «respectait» la décision. Dans un communiqué séparé, le ministère de la propagande et l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) ont annoncé, lundi dans un communiqué conjoint, la fermeture «immédiate et définitive» de la chaîne de droit étranger « Al-Jazairia One », ou Djazaria One c'est selon, pour des motifs liés au «non-respect des exigences de l'ordre public» et d'autres en rapport avec les poursuites judiciaires à l'encontre des fondateurs et gérants de cette chaîne. Cette décision est motivée, selon le communiqué, par des « manquements à l'éthique professionnelle » de la chaîne satellitaire (sans autres explications), ainsi que par la violation de la loi par ses propriétaires, qui sont poursuivis dans des affaires liées au blanchiment d'argent. Hugh j'ai dit ! Il faut rappeler, aussi, que la chaine 'Lina TV' avait était également, il y a, de cela, à peine une semaine (le 16 août), fermée d'une manière définitive. Le ministère avait indiqué que celle-ci ne disposait pas de « l'accréditation préalable pour exercer son activité audiovisuelle en Algérie ». On ne saurait taire cette bavure insolite et qui dit tout sur "ma préférence à moi" ou sur les "deux poids deux mesures" des autorités algériennes quant à un grave « lapsus » sur la région de la Kabylie, commis par un journaliste de la télévision nationale algérienne, l'EPTV. Cette dernière a fini par présenter des excuses publiques. Cependant cela lui a valu un « avertissement fermé » de l'ARAV. Le crime de lèse-majesté : le journaliste dans un des innombrables journaux télévisés d'hier mardi 24 août et dans le cadre des incendies de forêts en Kabylie aurait, à son corps défendant ou pas, avancé une « région terroriste » au lieu d'« organisation terroriste » en référence au MAK. On attend la sentence ! Enfin le temps qu'une geôle se libère. En Algérie, depuis 2012, plusieurs chaînes satellitaires privées (généralistes) installées à l'étranger, diffusent, informations et autres contenus culturels, politiques et sociaux sur l'Algérie. Ces chaînes sont inscrites auprès de la tutelle de la propagande en tant que chaînes étrangères accréditées pour opérer en Algérie, et sont contraintes de diffuser leurs programmes depuis l'étranger car il n'existe pas de législation locale sur la diffusion audiovisuelle. De plus, à l'Est de l'Eden, on avait également décidé en décembre dernier, de nouvelles dispositions pour contrôler les médias en ligne, sur le plan technique et éditorial, cadeau de l'avènement du président mal élu, au nom imprononçable. Les journalistes algériens dénoncent un verrouillage médiatique extrême dans un pays où l'information est étroitement surveillée. Les textes soumettaient les médias électroniques d'Algérie à un véritable parcours du guerrier pour prétendre à un semblant exercice d'activité. S'il est une vérité, c'est que depuis 2019, force est de constater la multiplication des contraintes, professionnelles et financières, qui tuent à petit feu, -c'est tendance et fatal dans le voisinage-, la presse algérienne (écrite, audiovisuelle, médias électroniques...). C'est que l'opacité est la règle dans ce système de rente qui favorise certains relais médiatiques et différents réseaux politiques du régime au détriment de la presse indépendante, sans respect aucun des libertés fondamentales en Algérie. Aussi peut-on dire sans se tromper qu'il ne peut exister d'autre journalisme, que celui de la voix de son maître. Une réalité ou ni la dignité professionnelle ni la liberté de la presse n'entrent en considération dans le décor médiatique à l'Est d'Eden.