Si à la présentation du rapport de la mission exploratoire parlementaire (Chambre des représentants) sur la politique des médicaments, plusieurs pistes ont été identifiées en vue d'améliorer l'accès des citoyens aux médicaments, d'autres, ont par contre, révélé des faits choquants sur ce secteur qui concerne directement la sécurité sanitaire des Marocains. En effet, en ce jour de mercredi 7 juillet 2021 et sous la thématique « les travaux de la Direction du médicament, sa situation financière et administrative, et ses relations avec les laboratoires pharmaceutiques » les résultats de la mission exploratoire présidée par la députée ittihadie du groupe de l'USFP Parlement fédéral, Ibtisam Merras, ont été présentés au sein de la Commission des secteurs sociaux de la Première Chambre, en présence du ministre de la Santé Ait Taleb. Les membres de la mission parlementaire après avoir disséqué les points noirs de la gestion du ministère de la Santé, n'ont pas manqué de dénoncer, le manque de communication et l'absence de transparence au sein du département en question. C'est ainsi que ces derniers, lors de leur visite dans les services de la Direction du Médicament et de la Pharmacie, se sont interrogés sur « l'octroi d'une licence AMMA à une entreprise américaine pour le médicament contre l'hépatite C dans un délai n'exédant pas une semaine, alors que des entreprises nationales attendaient depuis lurette sans obtenir de licence en temps opportun », d'où la conclusion d'un favoritisme flagrant aux sociétés étrangères au détriment du Made in Morocco. La Direction accordait également des licences d'importation de médicaments génériques sans rechercher ni leur provenance, ni le comment de leur fabrication. Le rapport a dénoncé le non-encouragement du générique et de l'industrie pharmaceutique locale, que la mission exploratoire de 2015 avait pourtant bel et bien recommandé. Il a été rappelé ce qui avait été rapporté sur les problèmes d'homologation des médicaments génériques après des accusations de complicité des lobbies du médicament. Ces mêmes données ont révélé qu'en revanche, « l'industrie pharmaceutique locale du médicament générique est étouffée par ces mesures qui ont coûté près de 55 milliards de dollars en devises fortes hors du pays, par manque de laboratoires d'équivalence ayant capacité à accueillir ce processus ». Cela étant, pour la production nationale des médicaments dans le marché national, ainsi que l'assurance du seuil d'approvisionnement localement, il a été constaté qu'il existe une grande différence entre le prix des cosmétiques, des suppléments nutritionnels et des fournitures médicales. Aussi a-t-on trouvé étrange que le prix de ces matériaux n'ait pas été spécifié, bien que tous les dossiers concernés par l'Unité des fournitures médicales depuis mars 2020 aient été enregistrés. électroniquement. Quant à la santé de l'enfance marocaine, le rapport indique que les préparations pour nourrissons sont vendues en dehors des pharmacies et dans des conditions malsaines. Les députés, membres de la mission ont éxigé l'information, la surveillance et l'inspection de la vente et de l'affichage des produits nutritionnels et des suppléments, particulièrement ceux de la vitamine c, sur les marchés nationaux. La mission exploratoire a constaté un écart important entre les prix des produits cosmétiques, des compléments nutritionnels et des fournitures médicales, et s'est étonnée que les prix de ces matériels n'aient pas été déterminés, alors que tous les dossiers concernant l'Unité des fournitures médicales sont enregistrés électroniquement depuis mars 2020. Le rapport, que Hespress a consulté, faisait référence au monopole des entreprises concernées sur les demandes de licences de compléments nutritionnels et l'augmentation de leurs prix, que la Direction avait réceptionné au cours de l'année 2020. L'analyse a souligné également que « le prix des médicaments au Maroc restait élevé par rapport à d'autres pays ayant le même revenu par habitant ». La mission parlementaire a en outre précisé « la sécurité sanitaire réside et repose sur la capacité de notre pays à fabriquer des médicaments et à atteindre l'autosuffisance, car nous avons constaté que les pays qui ne fabriquent pas de médicaments ont été grandement touchés pendant la pandémie ». Parmi les faits qui se trouvaient dans le rapport, « la Direction des médicaments se félicitait d'avoir autorisé les laboratoires de pharmacie industrielle à œuvrer en dépit qu'ils n'aient pas d'unités soumises aux conditions de l'usine. Ils emploient de la main-d'œuvre, contribuent au développement économique, apporte des devises fortes et améliore la balance commerciale ». Sauf que, la mission exploratoire a exprimé sa crainte de voir surgir des « laboratoires fantômes qui importeraient des médicaments sans que la Direction du Médicament du Ministère de la Santé surveille sa source, ce qui ferait de nous un marché pour les déchets pharmaceutiques ». Le rapport indique également que « des certificats de dépôt ont été délivrés à certaines entreprises sans le numéro de dossier, la date du dépôt du dossier, et le QR code d'authentification », enregistrant en même temps que « ces licences ne sont pas soumises aux procédures et lois en vigueur pour protéger la santé des citoyens ». Le rapport a également mentionné ce que Hespress avait précédemment publié concernant deux sociétés qui avaient obtenu des accords liés à la vente de masques chirurgicaux, de masques « FFP2 », de gels et de matériaux hydro-alcooliques, et l'absence d'un « Code d'authentification » (CQ) dans le certificat de dépôt, contrairement à ce que stipulent les procédures.