Dames Covid et Sécheresse, passant par nos terres, au Maroc, le marché de l'emploi en a fortement souffert en 2020. Le taux de chômage y a bondi à 11,9% en 2020, contre 9,2% en 2019, rapportait le Haut-commissariat au plan (HCP) en février dernier. L'agriculture, la pêche, le tourisme, le textile, l'automobile..., y ont pâti et dans l'affaire ce sont les jeunes (taux de chômage de 31,2%, soit une hausse de 6,2 points) qui ont été particulièrement les plus touchés. Le nombre de chômeurs a augmenté de 29% entre 2019 et 2020 pour atteindre 1 429 000, une hausse « exclusivement attribuable » à des suppressions d'emploi, notamment dans le secteur agricole et la pêche, nos deux Dames Covid-19 ayant pesé de tout leur poids. Dans le même temps le taux d'activité a baissé d'un point à 44,8% en 2020, selon cette même source. D'autres données publiées celles-là dans le cadre d'une étude préparée par la Direction des études financières et prospectives du ministère de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'administration intitulée : « Les territoires face au Covid-19 : impact sur l'économie des régions » révèle quant à elle, que c'est la région de l'Oriental qui a enregistré le taux de chômage le plus élevé au niveau national, environ 20,7%, contre 11,9% en moyenne nationale comme dit ci-haut. Exagérant également cette dernière, les régions du Sud arrivent à la seconde deuxième place avec 19,8%, devançant la région de Casablanca-Settat avec 13,4%. En dessous de cette moyenne, les taux de chômage les plus bas ont été enregistrés en 2020 dans les régions de Marrakech-Safi avec 6,9 %, et de Beni Mellal-Khenifra avec 7,4%. Sinon, nous dit l'étude, toutes les régions, sans exception, ont connu une augmentation du taux de chômage, la plus forte d'entre elles a été ayant été enregistré dans l'Oriental, avec 6,9 points entre 2019 et 2020. L'étude indique que toutes les régions du Maroc n'ont pas été à l'abri des effets de la crise émergente du virus Corona, à cause des mesures de restriction des déplacements, de la suspension temporaire du travail, des mesures de quarantaine, en plus des répercussions de la saison sèche. Ces facteurs ont eu un impact profond sur le marché du travail, notamment dans le secteur informel, qui se caractérise par l'absence de filets de sécurité. Autre constatation pertinente, l'augmentation du nombre de cas positifs dans certaines régions s'accompagnait d'un durcissement des mesures de précaution, ce qui s'est traduit par une augmentation significative du taux de chômage et une baisse du taux d'emploi, à l'image des régions de l'Oriental et de Casablanca-Settat. En termes d'impact sur la valeur ajoutée régionale, les données de l'étude indiquent que la perte la plus importante a été enregistrée dans la région orientale, qui a perdu 9,8% de sa valeur ajoutée dans un certain nombre de secteurs majeurs. Les données quant à cela ont indiqué que les secteurs à l'Oriental ont perdu : agriculture, sylviculture (arbres forestiers) et pêche 2,2 points, soit environ 1,18 milliard de dirhams, transports 1,08 milliard de dirhams, le commerce 644 millions de dirhams, les hôtels et restaurants 497 millions de dirhams, l'immobilier, les loyers et les services rendus aux entreprises, 491 millions de dirhams, en plus des industries mécaniques, métalliques et électriques, 350 millions de dirhams. D'où des dégâts collatéraux sur les secteurs de la construction et des transports et évidemment sur l'agricole, affecté par deux saisons agricoles sèches. La main-d'œuvre informelle, qui représente environ 42,9% de la main-d'œuvre totale non agricole en a payé également un lourd tribut. En seconde position en termes de perte de valeur ajoutée, la région Marrakech-Safi. Elle a enregistré une baisse de 9,6% l'an dernier, l'importance de son secteur de l'hôtellerie-restauration n'ayant pas pu faire face convenablement à la crise. Troisième région la région de Souss-Massa, avec une économie en déclin d'environ 8%, suivie de la région de Beni Mellal-Khenifra avec 6,8%. Par contre, l'effet a été modéré à Laâyoune – Sakia El Hamra avec une perte de 6%, suivie de Guelmim-Oued Noun avec 5,8%. Fès-Meknès, où l'emploi informel représente environ 34,8%, a enregistré une baisse de sa valeur ajoutée de 5,2%, représentant 4,9 milliards de dirhams, en raison des dommages causés aux secteurs de l'agriculture, du commerce, de l'hôtellerie, de la restauration et des transports. Dans la capitale économique du Royaume, la valeur ajoutée a baissé de 5,1%, principalement en raison des dommages causés au secteur des industries mécaniques, métalliques, électriques, textiles où l'informel représente environ 28,1%. Quant à la liste des régions résilientes au niveau de leur valeur ajoutée, elle comprend la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, qui a enregistré la plus faible baisse 1,6%, représentant 1,7 milliard de dirhams, puis la région de Rabat. -Salé-Kénitra, avec une baisse de 2,5% et à un degré moindre la région Draa-Tafilalet 4,3%. En conclusion l'étude a suggéré de développer un système de gouvernance dans les secteurs de la santé et de l'éducation en fournissant de meilleurs services et en créant des opportunités d'emplois décents selon les besoins des autorités, tout en assurant la mise à niveau des compétences. Il a été recommandé de renforcer la capacité budgétaire des collectivités territoriales pour maintenir et valoriser les services publics, simplifier les démarches administratives et investir dans le numérique comme levier pour renforcer l'articulation des collectivités et accroître leur contribution au développement et à la diversification de l'économie nationale. On a également appelé à établir une culture durable basée sur la promotion d'activités vertes qui génèrent des emplois et des revenus constants. Encourager, soutenir les investissements dans le domaine des énergies renouvelables, accompagner et parrainer les entreprises qui mettent en œuvre des projets verts, histoire de soulager la morosité ambiante causée par Dames Covid et Sécheresse, tels sont encore les recommandations de l'étude.