La Moroccan touch a visiblement la côte à l'étranger. Quand il s'agit d'inspirer les plus grandes marques, le Maroc est un champ de possibilités infini. Versace, Gucci, Puma, ou encore Roberto Cavalli, tous ont choisi de faire du Royaume leur muse. Retour sur ces marques de luxe qui ont pioché dans culture marocaine. Céline Transformer la babouche marocaine en chaussure de luxe ? Céline l'a fait ! Célèbre chaussure que l'on retrouve dans tous les souks du Maroc, la babouche est arrivée comme un raz-de-marée dans le monde de la mode, notamment grâce à la styliste britannique, Phoebe Philo. En 2016, la jeune femme dessine chez Céline une babouche en cuir noir l'extrémité hyper pointue, ornée d'une large boucle latérale. Le succès est immédiat. La babouche devient l'accessoire à s'arracher pendant plusieurs saisons, un « must have » que l'on retrouve dans le dressing des plus grandes fashionistas. Pari réussi pour Céline qui a définitivement initié la tendance. Christian Louboutin, Gucci, Dolce & Gabanna ou encore plus récemment Balenciaga, tous s'amusent à l'interpréter. Roberto Cavalli La récente fashion week de Milan a vu passer quelques modèles inspirés du Maroc. Roberto Cavalli a présenté une collection inspirée des déserts d'Afrique du Nord, et notamment du Royaume. Menée par l'Anglais Paul Surridge, la nouvelle collection Cavalli a défilé dans la capitale italienne de la mode. « J'ai récemment fait un voyage avec mon équipe au Maroc, à l'issue duquel j'ai souhaité mixer la tradition de l'ornementation, un élément important du vocabulaire de la maison Cavalli, avec celles des artisans du Maroc », a expliqué le créateur dans les coulisses du défilé. On retrouve en effet les sequins marocains en finition de robes, de vestes, de shorts et des broderies raffinées pour les tenues du soir. Les drapés enveloppent les corps dans des robes courtes ou longues et jusque sur les chaussures. Gucci La culture berbère n'a plus de secret pour Gucci, ou presque. La célèbre marque de prêt-à-porter et d'accessoires a vraisemblablement fait un tour au pays nord-africain pour une collection d'accessoires masculins en argent qui ressemblent à deux gouttes d'eau aux bijoux berbères. Malheureusement pour la marque de luxe américaine, cet accessoire n'est pas au goût de tout le monde. Si certains y voient une appropriation culturelle, d'autres sont beaucoup plus choqués par le prix avec lequel ces accessoires sont commercialisés. Une somme de 890 $ qui ne passe visiblement pas. Puma C'est au jardin Majorelle que Puma a puisé son inspiration. La marque allemande a remis au gout du jour ses célèbres modèles Clyde et Blaze avec une touche qui vient tout droit du Maroc. Pour sa collection « réinterprétations », Puma rend hommage à l'artiste français, Jacques Majorelle ainsi qu'au célèbre jardin dont il porte le nom à Marrakech, le Jardin Majorelle, racheté par le célèbre designer français Yves Saint Laurent en 1962. Puma a choisi le majestueux bleu du célèbre jardin de la ville ocre. Sur les semelles, un motif de carrelage symbolise les carreaux traditionnels marocains qui ornent le jardin. « Nous nous sommes inspirés de ses créations [Jacques Majorelle] pour réaliser une nouvelle œuvre d'art. Nous y avons ajouté des détails d'opulence avec un bleu somptueux et des détails perforés qui ajoutent de la texture et fournit de la respirabilité », avait expliqué Puma sur son site web en 2017. Yves Saint Laurent Ce n'est un secret pour personne, Yves Saint Laurent était un amoureux du Maroc. Accompagné de son compagnon Pierre Bergé, il atterrit à Marrakech pour la première fois en 1966, et là c'est le coup de foudre. Pour Yves Saint Laurent, le Maroc devient une source d'inspiration intarissable. Il y revient donc deux fois par an, en décembre et en juin, pour dessiner ses collections, dans lesquelles désormais la couleur est maîtresse. Pourtant à ses débuts, le grand couturier ne jurait que par le noir. C'est à Marrakech qu'il disait avoir « découvert la couleur », dans les rues, les habits traditionnels des femmes, les foulards, les sarouels et les djellabas. Le défunt designer vit toujours à travers son héritage qui fait aujourd'hui partie intégrante de la ville de Marrakech comme le musée Yves Saint-Laurent et le jardin Majorelle. Gorgio Armani avait même déclaré que c'est l'inspiration marocaine d'Yves Saint Laurent qui a marqué le monde de la mode. Nike Son voyage au Maroc a donné naissance à la Nike Air Max 97. Après avoir parcouru les rues de Marrakech, le rappeur britannique Skepta signe en 2017 avec Nike sur la Air Max 97. « Lors de la conception de l'Air Max 97, nous avons pris en compte la palette de couleurs du Maroc, mais aussi la palette de 1999 Air Tuned Max... nous avons ajouté la broderie inspirée par le Maroc et créé une impression sur la semelle qui rappelle les motifs que j'ai vus dans ce pays », avait alors déclaré le rappeur Skepta. En effet, on y retrouve des couleurs chaudes, des motifs en mosaïques et de la sfifa, un beau mélange qui a rencontré un franc succès. Tory Burch Chez Tory Burch, c'est l'intérieur marocain qui a attiré l'attention de la désigner. Avec sa collection « Marrakech meets Chelsea » (Marrakech rencontre Chelsea), la styliste marocaine impressionne lors de la Fashion Week 2015 à New York. Tory Burch présente au gratin New Yorkais une collection 70' s qui mélange tapis marocains, hippie chic et couleurs chaudes. Des manteaux en jacquards, des motifs ethniques, des looks masculins-féminins, la touche marocaine était définitivement au rendez-vous. Versace Versace a offert un vol direct pour le Maroc lors de la fashion week de Milan en 2015. La griffe italienne a présenté sa collection homme de prêt-à-porter automne-hiver 2015-2016 avec une ambiance pour le moins orientale. Podium parsemé de sable, musique du film « Lawrence d'Arabie » et mannequins enturbannés, on s'y croyait presque ! Reebok Reebok ne s'est pas seulement inspirée du Maroc, mais aussi de ses artistes. La marque de sneakers a choisi de s'allier à l'artiste marocain Hassan Hajjaj. C'est en 2017 que la marque américaine dévoile « Reebok Pump », la basket conçue par la designer américaine d'origine perse Melody Ehsani qui décline deux modèles ; l'un pour homme et l'autre pour femme. On retrouve la signature de Hajjaj à l'intérieur de la semelle avec le portrait de deux amants, célèbre œuvre de l'artiste contemporain. Au dos de la chaussure se trouve une inscription en arabe, « Andy Wahloo » (Andy rien, NDLR) nom de la marque du créateur, en hommage à l'iconique artiste américain Andy Warhol. Petit détail qui attire également l'œil, la main de Fatma brodée dans chaque côté de la basket. Fenty Beauty Rihanna fait fureur avec sa célèbre marque de cosmétique « Fenty Beauty ». La chanteuse barbadienne ne manque pas d'idée pour enrichir la trousse de maquillage de ses clientes. Sa dernière trouvaille ? Une palette inspirée des couleurs du Maroc. Baptisée « Moroccan Spice » la palette de la pop star se compose de 16 fards, qui invitent les férus de beauté à voyager à travers les plus belles destinations du Maroc avec des couleurs allant du doré au bleu en passant par le vert émeraude, le mat, l'ocre ou encore le métallique. À l'image de sa collection, la chanteuse de « Diamonds » a choisi des noms bien spécifiques pour décrire sa collection : Henna sea, Mirage, Fez up, Saffron ou encore Marrakech. Malgré le succès de cette collection épicée, Rihanna a essuyé plusieurs critiques, notamment de ceux qui l'accusent « d'appropriation culturelle » suite à sa campagne où elle met en avant des mannequins qui n'ont pas le profil « oriental » pour représenter cette palette, selon les internautes. Ralph Lauren Pour les biens de la campagne publicitaire de sa collection printemps-été 2015, Ralph Lauren n'a pas fait les choses à moitié. Au menu, décor oriental inspiré du désert marocain, chameaux et tente « Khezama ». Le designer américain a fait appel au photographe Bruce Weber qui a capturé ce décor mille et une nuit qui met en avant le mannequin néerlandais Sanne Vloet portant la robe « Safari » signée Ralph Lauren. Balenciaga Inspirée volontairement ou involontairement du royaume, Balenciaga a bien fait rire les Marocains. La maison de couture française en a surpris plus d'un lors de la fashion week de Paris en 2016. La marque de luxe a fait défiler les mannequins avec un sac qui rappelle aux Marocains le fameux sac Manta où l'on range sa couverture d'hiver. Cet accessoire qui a attisé la curiosité (et les moqueries) lors de la semaine de mode parisienne avait été commercialisé pour la modique somme de 9500 euros. Rien que ça ! Simple coïncidence ou réelle inspiration de la part de Balenciaga ? Nous ne le saurons probablement jamais ! Lanvin Lanvin a une relation très particulière avec le Maroc, pays où est né son ancien directeur artistique Alber Elbaz. Alors qu'il était encore à la tête de la maison de haute couture française, le designer a rendu un vibrant hommage à son pays de cœur. C'est en 2015 qu'il présente lors de la Fashion Week de Paris, la collection automne-hiver, dévoilée aux Beaux-Arts de la capitale française. « En réalisant l'hommage à Jeanne Lanvin au Musée Galliera, j'ai éprouvé le besoin de revenir à mes racines, le Maroc, où je suis né », avait-il expliqué. Elbaz avait fait défiler des mannequins portant de longues jupes contournées de broderie, des manteaux en mouton retourné, des velours noirs, des ceintures inspirées des bonnets de djellabas, et des motifs qui font écho au pays qui l'a vu naître.