C'est une première du genre, le Conseil national de la presse (CNP) a présenté à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse une étude sur l'état des lieux du journalisme au Maroc. La Fondation (CNP) garante de la profession auprès des Marocains (es) œuvrant ou exerçant dans le secteur, public ou privé, présidée par Younes Moujahid, a donc tenu à cet effet, une conférence de presse à Rabat, en présence notamment de Abdellah Bakkali, président de la commission de la carte professionnelle au sein du CNP. L'étude réalisée par le CNP a pour but de fournir une base de données qui servirait de plate-forme pour l'avenir de la corporation ainsi que de différents projets, qu'il s'agisse d'améliorer le statut des journalistes ou de développer le secteur. L'étude portait sur un échantillon de 2451 journalistes, sur un total de 3150 journalistes ayant obtenu la carte de presse nationale. La base de donnée devrait permettre, selon Younes Moujahid, aux différentes parties concernées de fournir les informations nécessaires, que ce soit en relation avec l'aspect social, la formation ou la répartition géographique des journalistes. Dans l'aspect lié à la répartition des journalistes par genre, l'étude a montré que le nombre de femmes exerçant en tant que journalistes restait faible par rapport aux journalistes masculins, puisqu'elles ne représentent que 30% de l'ensemble des professions journalistiques et des plateformes médiatiques marocaines, contre 70% pour les hommes, d'où le constat que d'énormes efforts restait à faire dans le domaine de la parité homme/femme. En ce qui concerne la répartition par âge, l'étude a montré que le groupe de jeunes représente un pourcentage significatif du nombre total de journalistes, puisque 44,15% des journalistes ont entre 20 et 40 ans, tandis que le pourcentage de journalistes dans la tranche d'âge 40/60 ans est de 52,15%. Pour ce qui est des journalistes séniors de plus de 60 ans, ils représentent 3,7%. Au chapitre des salaires, l'étude rapporte que le salaire moyen des journalistes dans tout le pays est de 10 121 dirhams par mois. Les salaires se répartissent comme suit. La tranche la plus importante soit (23,4%) des journalistes marocains exerçant dans le Royaume, touche entre 4 000 et 6 000 dirhams. 22,4%, perçoivent entre 6 000 et 8 000 dirhams, tandis que 13,9%, des salaires varient entre 8 000 et 10 000 dirhams. Le pourcentage de journalistes dont les salaires varient entre 3 000 et 4 000 dirhams est de 3,6%, tandis que le pourcentage de journalistes dont les salaires dépassent 30 000 dirhams est de 3,5%. L'étude, est-il encore dit, incluait une recommandation de modification de la convention collective «qui ne pose plus de problème», selon Abdellah El Bakkali. Parmi les recommandations formulées et alors que les rédactions s'interrogent sur les questions de genre, citons la garantie que les femmes journalistes acquièrent des responsabilités dans les institutions médiatiques, ce qui n'est pas une évidence aujourd'hui, face aux inégalités qui caractérisent parfois leur domaine. Les nécessités de modifier les lois régissant l'accès à la profession de journaliste, en particulier, ainsi que la loi sur la presse et l'édition et la loi fondamentale du journaliste professionnel n'ont pas était en reste. Des questions qui devraient-être considérées dans les meilleurs délais selon les deux responsables. Reportage photographique Mounir Mehamidate