Le ministère de l'Intérieur, a dévoilé, ce mardi à huis clos, devant les membres de la commission de l'Intérieur de la Chambre des représentants le contenu de l'étude de faisabilité liée au développement du cannabis au Maroc. En effet, la Commission de l'intérieur, des collectivités territoriales, de l'habitat et de la politique de la ville a organisé, ce mardi 4 mai 2021, une journée d'étude concernant «les études d'opportunité réalisées par le ministère de l'intérieur sur le développement national du cannabis à des fins médicales, cosmétiques et industrielles». Cette journée fait suite au démarrage de l'examen en commission par les députés des dispositions du projet de loi N°13.21 relatif aux usages licites du cannabis. Le ministère de l'Intérieur, lors de cette présentation et en préambule a rappelé les propriétés et composante de cette plante tout en soulignant potentiel économique porteur et prometteur. Bref, l'étude d'opportunité du ministère de l'Intérieur, d'une quarantaine de page et dont Hespress a obtenu une copie, a estimé le nombre de d'habitants qui s'adonnent à la pratique de la culture illégale du cannabis, à environ 400000 personnes, soit près de 60000 familles, et a indiqué qu'il constate une grande disparité du niveau de revenu en fonction de la qualité du sol, le rendement de la plante et l'abondance des ressources en eau. Les rentrées d'argent peuvent atteindre de 16 000 à 75.000 DH par an et par hectare pour les terres irriguées et fertiles. Ces sommes sont en baisse depuis plusieurs années, notamment à cause de la dépénalisation médicale et récréative du cannabis qui est en cours en Europe et qui menace l'activité illégale. Globalement le revenu annuel total est passé d'environ 500 millions d'euros au début de la dernière décennie à environ 325 millions d'euros maintenant, contre un nombre final de transactions en Europe qui est passé d'environ 12 milliards d'euros à environ 10,8 milliards d'euros. Le Maroc mise énormément sur l'Europe où, il est prévu que le marché du cannabis thérapeutique passe de 563,7 millions d'euros à 58 milliards d'euros en 2028. Le taux de croissance annuel du marché du cannabis médical est de 30%, sur le plan mondial et de 60% au niveau européen. L'étude du ministère de l'Intérieur a indiqué dans la situation législative actuelle, les marchés prioritaires pour le cannabis médicinal marocain sont l'Espagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et l'Allemagne, avec des projections de 25 milliards de dollars par an en 2028. Il est considéré également une même attente envers le potentiel des marchés français et italien, ce qui augmenterait les prévisions de 17 milliards de dollars pour atteindre 42 milliards de dollars. Sur la base des données de 2018, le marché mondial du cannabis légal est estimé à 13,8 MM de dollars et devrait être porté à 233 MM de dollars selon les prévisions de 2028. Le marché mondial du cannabis thérapeutique quant à lui s'élève à 8,1 MM de dollars (2018) et pourrait atteindre 114,2 MM de dollars en 2028. Concernant la part de la production marocaine sur les marchés européens, le ministère de l'Intérieur a présenté deux options concernant les objectifs d'exportations marocaines de chanvre à usage légal en Europe à l'horizon 2028. La première représente 10% du marché ciblé du cannabis médicinal (42 milliards de dollars), ce qui équivaut à 4,2 milliards de dollars et représente un revenu agricole annuel d'environ 420 millions de dollars. La seconde représente 15% et équivaut à 6,3 milliards de dollars et représente un revenu agricole annuel d'environ 630 millions de dollars. Le ministère de l'Intérieur a estimé que ces revenus attendus dépasseront les revenus agricoles totaux actuels (environ 400 millions de dollars par an). Les mêmes résultats ont souligné que le développement et la légalisation du cannabis «permettront de réduire une gamme de risques liés à la contrebande et à la consommation de drogue, ainsi que ceux liés à la santé des citoyens et à l'environnement. Sur le plan économique, le développement de cette chaîne de production permettra à notre pays de devenir un pays exportateur des produits médicaux, thérapeutiques et industriels.