Le 1er mai est un jour de commémoration à l'égard de travailleurs et leurs familles qui à la fin du 19ème siècle, avaient versé leur sang, perdu la vie pour obtenir des droits. Depuis, le 1er mai est devenu une journée de revendications et de solidarité internationale qui accompagne chaque année le mouvement général du progrès social et des conquêtes ouvrières. Voilà pour l'histoire ! Quant à une certaine symbolique, c'est la fleur d'églantine rouge des socialistes contre le muguet blanc de la Vierge et des amoureux. Cette dernière fleur, in fine l'a emportée, au détriment du petit triangle rouge ou églantine, symbole de la division harmonieuse de la journée en « trois huit », travail, sommeil, loisir, qui était la revendication initiale de cette journée. Au Maroc à connotation truffée, ce 1er Mai 2021 qui survient à quelques mois d'échéances électorales est bien particulier. Et si l'Exécutif marocain compte mettre en veilleuse la colère sociale en privant, en cela et à juste titre, au nom de Dame Covid-19, la masse laborieuse de sortie, il n'en règle pas, pour autant de subtilité, le malaise socio-économique et le mot est faible, que vivent nombre de corporations, notamment celles du tourisme et du transport, de l'enseignement, de la santé et on en passe et des pas vertes. Si l'an dernier, à la frustration de ne pas pouvoir défiler, on a fait avaler aux laborieux, la « couleuvre » Covid, l'essai 2021, même autant centré ce coup-ci, n'en tuera pas néanmoins la colère sociale dans l'œuf, bien au contraire, il ne fera que sonner son réveil. Les problèmes demeurent et il va falloir que l'Exécutif y fasse, face. D'ailleurs pour cette journée dédié à la réclamation où l'on a même reporté la vaccination pour permettre la fameuse définition « chômée, fériée et payée », qu'on le veuille ou pas, ce n'est point le calme plat, car bien des revendications souvent essentielles, au-delà de celle salariale qui du reste , est légitime, demeurent. Les mouvements sociaux et ouvriers qui ont eu lieu tout au cours de cette année ont des objectifs fondamentaux comme celui de la survie qui d'une entreprise qui d'un métier ou profession ou tout simplement de conditions de travail. L'interdiction de la célébration de la fête du Travail, il est vrai, a mis nos syndicats tellement en rogne qu'ils n'en ont pas confiné leur colère. Aussi c'est "légitimement" qu'ils s'en prennent au gouvernement, l'accusant d'avoir exploité une situation donnée pour botter en touche, le dialogue social et avoir la main libre et tranquille pour mettre à mal les acquis de la classe ouvrière au Maroc. Le secrétaire général de l'Union marocaine du travail (UMT), Miloudi Moukharik, ne s'est d'ailleurs pas gêné pour rappeler à Saad Eddine El Otmani, ses obligations à l'égard des travailleurs, lui qui s'est désengagé de la table des négociation et des réunions de dialogue social. Plus, le syndicaliste lui reproche surtout de profiter de la crise sanitaire pour faire passer des décisions et des lois, voire des plans sociaux qui visent les acquis sociaux des travailleurs. C'est le même son de cloche chez la Confédération démocratique du travail (CDT). Le dirigeant Younes Firachine en plus d'adhérer à cette thèse et reprocher l'atteinte caractérisée à la liberté syndicale, met également en garde l'Exécutif, contre les décisions visant à travers des plans sociaux, à licencier ouvriers et employés ou à porter atteinte à leurs acquis sociaux. La CDT fait, en outre porter la responsabilité de la situation précaire que vit actuellement la classe laborieuse au chef du gouvernement qui selon le syndicat, a fermé toutes les portes du dialogue pendant la crise épidémiologique pour avoir les mains libres et modeler et bafouer à sa guise les droits les plus élémentaires des travailleurs. En attendant d'autres jours meilleurs, en mai ou juin ou plus s'il le faut, pour faire valoir et scander leurs velléités offensive d'un printemps atone et de reprendre donc les bonnes habitudes avec des rassemblements qui exprimeraient, les mécontentements accumulés tout au long de cette année écoulée et les revendications toujours plus d'actualité, les syndicats, à défaut de battre le pavé, ont invité ou appelé leurs adhérents à célébrer cette journée du 1er mai 2021, virtuellement, en se fiant à la technique de la vidéoconférence voire celle plus simple des visites des pages officielles. Aux yeux des dirigeants des syndicats, la crise qui n'est pas une tare en elle-même, a dévoilé pour faire face à cette situation si particulière, le besoin de grands travaux pour les infrastructures des établissements du service public, de recruter dans différentes corporations comme la santé et l'éducation nationale pour des systèmes performants et entre autres, de lutter contre la pauvreté. Ils trouvent également inadmissible que l'Etat soutienne à coup de milliards de dirhams des entreprises qui s'en servent pour tailler dans leurs effectifs. L'emploi, les salaires faisant partie des préoccupations majeures des Marocains, comment y faire plier le vis-à-vis quand il n'est aucune écoute. That's the question !