Il ressort, selon le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), dans son dernier rapport publié il y a moins d'une semaine, qu'une demande importante de dépenses militaires a été constatée, en raison de la montée des tensions. Les dépenses militaires mondiales en 2020 se sont élevées à 1981 milliards de dollars ou environ 1650 milliards d'euros. Cela représente une augmentation de plus de 2,6% en termes réels depuis 2019. Par conséquent, ces données montrent que l'augmentation des dépenses militaires stimulera la croissance du marché. Pour 62% de ces dernières en 2020, selon SIPRI, ce sont les Etats-Unis, la Chine, l'Inde, la Russie et le Royaume-Uni qui ont mis le plus la main à la poche alors que le produit intérieur brut (PIB) mondial a reculé de 4,4% d'après la projection du Fonds monétaire international, d'octobre 2020(FMI), principalement en raison des impacts économiques de la pandémie de Covid-19. En conséquence, le fardeau militaire en pourcentage du PIB , ont atteint une moyenne mondiale de 2,4% en 2020, contre 2,2% en 2019. Il s'agit de la plus forte augmentation annuelle de ces dépenses depuis 2009, nous dit encore SIPRI. Le Maroc qui consacrent 4,3% de son PIB aux dépenses militaires fait partie du top 10 de ces pays (Oman (11% du PIB), Arabie saoudite (8,4%), Koweït (6,5%), Israël (5,6%), Jordanie (5,0%), Algérie (6,7%), Azerbaïdjan (5,4%), Arménie (4,9%), Maroc (4,3%) et Russie (4,3%)). Loin des géants dépensiers qui puisent leur puissance dans l'armement (USA, Chine, l'Inde, Russie et Royaume-Uni) et pour rester dans la sobriété ou l'humilité forcée ou pas, en région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), les dépenses militaires combinées, ont diminué de 6,5% en 2020, à 143 milliards de dollars (Arabie saoudite (-10%), Koweït (-5,9%), Bahreïn, (9,8%)). Quant à celles, de l'Afrique subsaharienne, elles ont augmenté de 3,4% en 2020 pour atteindre 18,5 milliards de dollars grâce aux dépenses de l'Ouganda (+46 %),du Tchad (+31%), du Nigeria (+29%), de Mauritanie (+23%) et du Mali (+22%). Les dépenses militaires en Amérique du Sud ont diminué de 2,1% pour s'établir à 43,5 milliards de dollars, une diminution due en grande partie à une baisse de 3,1% des dépenses du Brésil, le plus grand dépensier militaire de la sous-région. Pour nous autres, les dépenses militaires du Maroc ont continué leur hausse progressive et ont atteint 4,8 milliards de dollars lors de l'exercice 2020. Avec ce pactole, le Royaume s'en retrouve au 40ème rang mondial dans le classement SIPRI, grignotant du coup quelque cinq places par rapport à 2019, soit une augmentation de 29% et de plus de 54% par rapport à la décennie passée (2011). Le rapport SIPRI explique cette situation par le vaste programme d'achat d'armes lancé en 2017 et « Le conflit en cours entre le Maroc et le Polisario et les tensions avec l'Algérie voisine ont également conduit le Maroc à dépenser davantage pour son armée ». Par ailleurs, l'Office of the Federal Register (USA) a annoncé récemment que "Le Maroc a réglé le montant de la commande de 25 nouveaux F-16, BLOCK 72, TYPE VIPER (3,778 milliards de dollars), et le coût de la modernisation des 23 F-16 déjà existants (985,2 millions de dollars) ", la globalité réglée s'élève ainsi à 4,9 milliards de dollars. Et justement qu'en est-il de l'Algérie qui avec le Maroc a importé 70% des armes sur le continent entre 2016 et 2020 ? Les dépenses algériennes en armement ont augmenté de 64% depuis 2015, ce qui la place au niveau du 6ème importateur d'armes au monde. Ledit rapport indique en outre que la pandémie de la Covid-19 n'a pas eu d'impact significatif sur les dépenses militaires mondiales en 2020 même si certains pays ont nettement réaffecté à cette lutte une partie de leurs dépenses militaires initialement prévues, comme le Chili ou la Corée du Sud.